Il a battu des records d’impopularité, mais il ne regrette rien, ou presque. Hier soir, François Hollande a annoncé qu’il ne se représenterait pas à sa propre succession en 2017. Dans un discours fort, le président de la République a déclaré n’avoir « qu’un seul regret », celui « d’avoir proposé la déchéance de nationalité. » François Hollande pensait que cette mesure « pouvait nous unir alors qu’elle nous a divisés. » En mars, le président avait finalement dû abandonner cette idée de déchéance de nationalité après quatre mois de débats houleux. Un véritable « Waterloo politique », comme l’avait, à l’époque, appelé la presse. Cet épisode a sans doute été un tournant politique : l’aile gauche du Parti socialiste n’a que peu goûté à cette tentative d’imposer une mesure impopulaire.
Un président de gauche ne devrait pas dire ça
Cet électorat de gauche est, depuis, en rupture avec le président de la République. Au-delà des mesures économiques proposées par son gouvernement, c’est l’attitude présidentielle vis-à-vis de la communauté musulmane de France qui a choqué ces derniers mois. Notamment après la sortie du livre « Un président ne devrait pas dire ça… », dans lequel François Hollande déclarait qu’il y a « un problème avec l’Islam, c’est vrai. Nul n’en doute. » Là où la gauche avait une vraie carte à jouer en n’entrant pas dans le débat lancé par la droite sur les femmes musulmanes et le voile, François Hollande avait déclaré que « la femme voilée d’aujourd’hui sera la Marianne de demain. » « Si on arrive à lui offrir les conditions pour son épanouissement, elle se libérera de son voile et deviendra une Française, tout en étant religieuse si elle veut l’être, capable de porter un idéal. Finalement, quel est le pari que l’on fait ? C’est que cette femme préférera la liberté à l’asservissement », avait alors déclaré le président. Ce qui avait profondément choqué. D’autant que sur l’immigration, il avait ajouté : « Je pense qu’il y a trop d’arrivées, d’immigration qui ne devrait pas être là. » Un président de gauche ne peut pas dire ça. François Hollande a créé, bien aidé par Manuel Valls, un véritable fossé au sein du PS entre les différentes tendance. Qu’il sera difficile de combler d’ici six mois.