Le président Hollande, dans un livre de conversations sorti par deux journalistes, lâche une phrase étonnante sur les femmes voilées. Le chef de l’Etat ne les considère pas comme des femmes françaises.
« La femme voilée d’aujourd’hui sera la Marianne de demain. » La phrase de François Hollande, écrite dans le livre « Un président ne devrait pas dire ça… », a fait réagir à droite, où l’on s’imagine déjà devoir poser le foulard islamique sur tous les bustes de Marianne dans les mairies. « Une telle déclaration met à mal la République dont il est censé être le garant », explique à propos du président de la République la porte-parole du parti Les Républicains, Brigitte Kuster. Pour Bruno Le Maire, candidat à la primaire de la droite, « hier comme demain, Marianne ne sera jamais voilée. » « Refusons la soumission des femmes à la régression », exhorte Guillaume Larrivé. « On aimerait avoir mal lu ! », s’exclame Brigitte Kuster. En réalité, les politiques de droite ont en effet mal lu la déclaration de François Hollande.
« Demain, les femmes n’auront plus besoin de leur voile »
Car à droite, on s’est certainement arrêté un peu trop tôt dans la lecture du livre consacré au président. Si les propos de François Hollande sont condamnables, c’est plutôt pour la suite de la conversation avec les deux auteurs du livre. Car le chef de l’Etat continue : « D’une certaine façon, si on arrive à lui offrir les conditions pour son épanouissement, elle se libérera de son voile et deviendra une Française, tout en étant religieuse si elle veut l’être, capable de porter un idéal. » Autrement dit, une femme voilée, même si elle a le passeport rouge, n’est pas considérée par le président comme française. En laïc convaincu, François Hollande espère dévoiler la femme musulmane : « Le voile peut être pour elle une protection, mais (…) demain elle n’en aura pas besoin pour être rassurée sur sa présence dans la société », continue-t-il. Des propos qui montrent comment la présidence de la République considère les femmes portant le foulard islamique, qui devront toujours faire plus pour prouver qu’elles sont françaises au même titre que les autres femmes.