Je devais me rendre aux Etats-Unis pour seulement quelques jours, dans le cadre d’un dossier pour lequel j’avais été mandaté. Une fois à l’aéroport, alors que mon billet Air France avait été pris sans encombre, et réglé, alors que mon visa avait été validé, alors que je suis un citoyen français, et algérien – citoyen de deux pays ne figurant pas dans le décret Trump donc – alors que je suis avocat à la cour, j’ai été interdit de vol et n’ai pu atteindre les Etats-Unis afin d’y accomplir mon travail.
La faute à un décret Trump qui semble légaliser le racisme et le délit de faciès, institutionnalisant une islamophobie gravissime? Le décret vise pourtant spécifiquement les réfugiés et ressortissants de 7 pays : l’Iran, l’Irak, la Libye, la Somalie, le Soudan, la Syrie, et le Yémen. Alors en quoi et sous quel prétexte puis je donc être refoulé comme un pestiféré à la frontière ?
Le décret s’intitulant « décret de protection de la nation contre l’entrée de terroristes étrangers aux Etats-Unis », permet-il de banaliser l’amalgame allant jusqu’à rejeter tous les musulmans qui tenteraient de se rendre aux Etats-Unis, tous étant considérés comme de potentielles menaces terroristes ?
Moi, avocat, homme de droit, je ne pourrais bénéficier d’aucune protection ? Mon statut pourrait être bafoué, une telle démarche m’handicapant dans mon travail et venant à insulter la justice que j’incarne ? D’abord injustement rejeté par la France à plusieurs égards, je serai désormais rejeté aux Etats-Unis, où je ne pourrai pas même me rendre ?
La faute à mes origines, ou à mes engagements en tant que President de la Ligue de Défense Judiciaire des Musulmans ? À mon travail de conseil auprès de Moussa en Asie du Sud-Est, converti à l’Islam, et membre de l’association islamique Barakacity; à laquelle on m’aurait assimilé ? La faute à mes prises de position sans langue de bois dénonçant des démocraties boiteuses et des justices amputées ? La faute à des posts dénonçant les agissements du Président Trump, une vraie honte républicaine ?
Après cette humiliation et ce rejet déplacé, sans fondement juridique, et face auquel l’on a pu me communiquer de raisons valables quelconques, j’ai demandé a être reçu à l’Ambassade des Etats-Unis en France, afin d’obtenir des réponses, et afin de dénoncer des mesures illégales autant qu’illegitimes, et des traitements révoltants.