C’est l’une des nombreuses propositions faites par le think tank Terra Nova dans son document consacré à « l’émancipation de l’Islam de France. » Sans aucun doute l’une de celles qui a fait le plus parler d’elle. Estimant que « le cas des fêtes religieuses montre bien l’ambiguïté de la neutralité française, une neutralité marquée par l’héritage chrétien », Terra Nova propose d’« intégrer au moins deux nouvelles dates importantes dans le compte des jours fériés, le Kippour et l’Aïd-el-kébir, en supprimant les deux lundis fériés qui ne correspondent à aucune solennité particulière. »
« Eviter des examens le jour de l’Aïd-el-kébir »
Suite à cette proposition, les réseaux sociaux se sont enflammés. De la communauté juive à la communauté musulmane, le même mot d’ordre est revenu : « Nous n’avons rien demandé de tel ! » Même le Conseil français du culte musulman (CFCM) monte au créneau. Interrogé par RMC, son président Anouar Kbibech a affirmé : « On s’étonne que cette proposition soit formulée sans aucune concertation ou discussion que ce soit sur la question des jours fériés ou de l’organisation de l’Islam de France. » Ajoutant qu’il n’y a eu, de la part de la communauté,« aucune demande formelle » en ce sens. Avec, toutefois, une nuance : « La demande qui avait été formulée, c’est surtout d’éviter qu’il y ait des examens ou contrôles organisés ces jours-là pour éviter que les élèves musulmans soient pénalisés », continue le président du CFCM, qui déplore un « timing » étonnant, puisque nous sommes à deux mois de la présidentielle. « Nous savons bien que ce type de sujet peut prêter à polémique et il vaut mieux en discuter à froid avec le maximum de sérénité », assure le responsable du Conseil, qui ne veut surtout pas « alimenter une polémique de la part de ceux qui prétendent qu’il y a une islamisation de la France. »