C’est un deal assez étonnant que vient de proposer le président américain. A 1,8 million de jeunes sans-papiers entrés illégalement aux Etats-Unis, Donald Trump veut proposer au Congrès une voie d’accès à la citoyenneté américaine. Un processus de naturalisation qui prendra une dizaine d’années et profitera aux 700 000 « Dreamers » — des enfants arrivés illégalement aux Etats-Unis et qu’un décret de Barack Obama est censé protéger pendant encore deux mois — mais aussi à 1,1 million de jeunes immigrés.
Un geste qui ne serait pas sans contrepartie. En effet, le président américain demande, en échange de son geste, que le Congrès vote le financement du mur qu’il a promis lors de la campagne. Un vote qui coûterait 25 milliards de dollars. Autrement dit, Trump naturalisera des immigrés d’un côté et réduira l’immigration illégale de l’autre. Le président demande enfin des mesures pour faire baisser également l’immigration légale. Dans son projet de loi, la Maison-Blanche propose en effet de revoir le programme de la loterie de cartes vertes.
Un deal qui ne devrait pas être accepté. D’une part, les démocrates estiment que Donald Trump fait là du chantage. Il s’agit, explique la démocrate du Nevada Dina Titus, d’« une nouvelle attaque contre les immigrés qui utilise les Dreamers comme monnaie d’échange. » Les républicains sont favorables à la régularisation des Dreamers, et voter la construction d’un mur à la frontière mexicaine ne les effraie pas. Mais les plus conservateurs ne veulent, eux, pas entendre parler de naturalisations massives. Les démocrates dénoncent une demande de « rançon » de la part de Trump, dont le projet de loi doit être discuté au Congrès sous peu.