samedi 23 novembre 2024
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Débat de la droite : « Les sept mercenaires » sont passés à côté de leur oral

Hier soir, lors du débat des candidats à la primaire de la droite et du centre, aucun des candidats n’est réellement sorti du lot. Mais certains ont complètement coulé, comme Bruno Le Maire ou Nathalie Kosciusko-Morizet.

L’Europe, l’écologie et l’innovation ne sont, semble-t-il, pas des sujets très importants pour cette course à la présidence. Ce jeudi soir, lors du débat des candidats à la primaire de la droite et du centre, il fallait plutôt parler de laïcité et d’identité pour être audible. Après une partie consacrée à l’économie — lors de laquelle Bruno Le Maire a tout de même réussi à glisser un mot sur les étrangers qui, selon lui, viennent se faire soigner gratuitement en France —, les animateurs du débat ont lancé les sujets qui, croient-ils, intéressent le plus les Français. Il a donc été question tour à tour d’Islam politique, de burqa, de burkini ou encore de taxe sur le halal. Qui a réussi son oral de passage ? Réponses.

Jean-Frédéric Poisson n’avait rien à perdre

Etonnement, et sans doute parce qu’il n’avait rien à perdre, le président du Parti chrétien-démocrate a été le plus à l’aise sur les différents thèmes. A Nathalie Kosciusko-Morizet qui proposait d’interdire le salafisme, Jean-Frédéric Poisson a rétorqué : « Je ne vois pas comment on peut interdire une idée. » Sur la laïcité, sa conception est celle de la liberté religieuse même si, ajoute-t-il, « les références de l’Islam ne sont pas compatibles avec les valeurs de la République. » Le leader du PCD, à propos de la proposition d’interdiction du burkini, indique qu’il ne sera pas « le chef de l’Etat qui rentrera dans une logique de la police du vêtement », ajoutant ne pas avoir « compris les volontés d’interdire le port du burkini », ni « la logique qui voudrait que petit à petit on choisisse entre des vêtements qui seraient interdits et d’autres qui ne le seraient pas. »

Face à lui, Jean-François Copé était bien évidemment l’un des plus virulents à l’encontre de l’Islam. Celui qui avait fait polémique avec l’épisode du pain au chocolat retiré des mains d’un jeune garçon lors du ramadan s’est d’ailleurs félicité d’avoir révélé cet épisode et d’avoir été l’un des précurseurs du débat sur l’Islam. Mais le maire de Meaux ne s’est cependant pas étendu sur le sujet. Interrogé sur le port de la burqa, Copé a tenu à faire le lien entre le port du voile intégral et le… cannabis. De l’Islam politique aux salles de shoot, il n’y a qu’un pas, que l’ancien président de l’UMP a franchi. Concernant la laïcité, Jean-François Copé propose un « code de la laïcité » et la mise en place d’une « certification des imams » (sic). Concernant le foulard, le maire de Meaux préconise son interdiction « dans les établissements publics pour les agents comme pour les usagers. »

François Fillon propose de négocier avec l’Iran et la Russie

Bruno Le Maire a, de son côté, demandé comment on pouvait tenter de mettre fin au radicalisme lorsqu’on avait, dans le même temps, des relations commerciales avec les pays du Golfe. Le candidat a indiqué vouloir revoir les relations de la France avec l’Arabie saoudite et le Qatar, alors que concernant les universités, il a préconisé l’interdiction du voile. Trop scolaire lors du débat, Le Maire a paru en-deçà de ses concurrents. Tout comme un Alain Juppé qui semblait dépassé. Tout comme NKM, obnubilée par sa proposition d’interdire le salafisme et sa volonté d’imposer une redevance halal. Une idée saugrenue, très difficilement applicable sans toucher à la loi de 1905. Quant à Nicolas Sarkozy, il aura été égal à lui-même, tentant surtout de faire oublier les affaires dans lesquelles il est empêtré. François Fillon est quant à lui sorti du lot en proposant de renouer diplomatiquement avec l’Iran et la Russie dans un débat globalement stérile et ennuyeux.

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