Selon un rapport publié par un organisme certificateur spécialisé dans le tourisme islamique, les Etats-Unis sont les grands gagnants de ce créneau qui enregistre la plus forte croissance dans le secteur du tourisme mondial.
35 milliards de dollars : telle est la valorisation du marché des touristes musulmans aux Etats-Unis, selon Salam Standard, un organisme de certification d’établissements hôteliers selon leur conformité aux critères halal, basé en Malaisie. Ce qui fait de la puissance américaine la plus grande bénéficiaire de ce sous-secteur extrêmement dynamique du tourisme mondial.
Selon les chiffres avancés par Salam Standard, le marché mondial du tourisme musulman représente 145 milliards de dollars, dont près d’un quart – 24% exactement – est donc absorbé par les Etats-Unis. Une manne significative, puisque les dépenses de ces touristes ont contribué à hauteur de 16 milliards de dollars dans le PIB américain. « Les Etats-Unis tirent davantage profit du tourisme musulman que toute autre économie dans le monde en termes d’impact direct sur le PIB », commente Faeez Fadhlillah, PDG de l’entreprise de certification. « Et si l’on prend en compte les effets multiplicateurs de ces dépenses touristiques, le poids total de cet impact s’élève à un montant faramineux de 50,8 milliards de dollars », poursuit-il.
Un marché qui croîtra de 50% en cinq ans
Les entrées de touristes musulmans sur le territoire américain contribuent par ailleurs à la création et au maintien de plus de 600 000 emplois. Le PDG de Salam Standard estime que le pays devrait chercher à investir ce créneau au potentiel malgré tout encore sous-exploité, en misant sur le développement de produits et services halal. Créer des lieux de prière, renforcer l’offre de restauration halal, réserver des points de vente sans alcool ou accroître le nombre de liaisons aériennes avec les pays à forte communauté musulmane au Moyen-Orient et en Asie figurent parmi les diverses suggestions à même de consolider et de dynamiser ce marché. « Les Etats-Unis devraient prendre toute mesure destinée à en faire une destination halal-friendly », résume Faeez Fadhlillah, « et ils pourraient s’appuyer sur le développement de sites et d’applications mobiles dédiées », ajoute-t-il.
Car le potentiel reste énorme : un taux de croissance de 50% est attendu pour ce marché sur les cinq prochaines années. N’en déplaise à Donald Trump, le candidat républicain à l’élection présidentielle du mois prochain qui avait proposé d’interdire l’entrée des Musulmans aux Etats-Unis. Une idée – abandonnée depuis – non seulement une aberrante d’un point de vue moral, mais aussi, et surtout, en termes de manque à gagner financier et économique.