Au Yémen, en représailles à des attaques quotidiennes sur un navire de guerre, les États-Unis ont lancé leur première frappe sur un territoire occupé par les Houthis. Mercredi, le Pentagone a annoncé sa réussite dans la destruction de 3 sites radars yéménites contrôlés par les Houthis (et l’Iran ?). Ces sites auraient mené deux attaques de missiles, visant le destroyer USS Mason — qui opère hors de la voie navigable de Bab-al-Mandeb, entre le Yémen et l’Afrique de l’est. Il n’y a eu aucun rapport officiel quant aux victimes des attaques américaines sur les sites radar. Le Pentagone précise que l’opération a été directement autorisée par Barack Obama. Le porte-parole du Pentagone, Peter Cook, essaye de justifier l’attaque : “ Ces petites attaques ont été menées dans de le cadre de l’auto-défense. Nous devons protéger nos navires, nos équipages et notre liberté de naviguer.”
Simple auto-défense ou plan d’intervention ?
Des responsables américains, souhaitant rester anonymes, ont indiqué que le destroyer USS Nitze avait lancé des missiles de croisière Tomahawk aux alentours de 1 h du matin. “Ces radars étaient actifs pendants des attaques précédentes et des tentatives d’attaques visant les navires se trouvant dans la mer Rouge — dont l’USS Mason. Ces sites radars se trouvaient dans des régions éloignées où le risque de pertes civiles était très bas.” Un responsable militaire Houthi a démenti de telles attaques à l’encontre des navires américains : “ Ces propos sont absolument sans fondements.” Alors que tout au long de la présidence d’Obama, les États-Unis ont conduit des attaques mortelles au Yémen contre les forces d’Al-Qaida, tuant des civils et des américains, cette frappe de représailles contre les Houthis est une première. Il se pourrait que les États-Unis participent de façon plus accrue dans la région où Washington remarque une guerre par procuration entre l’Iran et l’Arabie Saoudite. Même si l’administration Obama a récemment tenté de s’éloigner du conflit Yéménite, elle a soutenu les Saoudiens depuis le début de la guerre, aidant au ravitaillement aérien et vendant des armes controversées. Samedi dernier, des frappes aériennes saoudiennes ont ciblé des funérailles, faisant 140 morts, coûtant à Riyad une réprimande de la part de la Maison Blanche qui lui rappelle que son approbation de la guerre, débutée en mars 2015, n’était pas “un chèque en blanc.” Mais ça c’était avant qu’un navire américain, situé près d’un territoire contrôlé par les Houthis, ne prenne feu. Pour l’amiral Richardson, “ces attaques injustifiées sont sérieuses, mais elles ne nous empêcheront pas de poursuivre notre mission. nous sommes entraînés et prêts à nous défendre.”