mardi 26 novembre 2024
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Lors des élections législatives israéliennes, Netanyahu joue son va-tout

Quelque 6,3 millions d’électeurs sont appelés jusqu’à 22H00 (19H00 GMT) à élire les 120 députés qui les représenteront à la Knesset. La participation était de 42,8% à 16H00 locales (13H00 GMT), inférieur aux 45,4% en 2015.

Les premiers sondages doivent être publiés à la fermeture des bureaux de vote, alors que l’issue aura été incertaine jusqu’au bout entre les listes des deux Benjamin: celle du Likoud (droite) de Benjamin Netanyahu, surnommé aussi « Bibi » par les Israéliens et l’alliance Bleu-blanc (centre droit) de « Benny » Gantz.

Ronit Kampf, professeure d’université de 45 ans, a été parmi les premières à déposer son bulletin dans le quartier du Vieux Katamon à Jérusalem. Elle évoque la menace d’inculpation pour corruption pesant sur « Bibi ».

« Cela fait trop longtemps que +Bibi+ est au pouvoir », dit-elle, « on va au-devant d’un grand changement. Lequel, je ne sais pas ».

Au contraire, les Levinson, venus voter avec leurs trois enfants, aspirent tous deux à un gouvernement de droite, « capitaliste » et garant de leur sécurité. Elle a voté pour la Nouvelle droite (nationaliste), lui pour le Likoud.

« Vous devez faire le bon choix, mais je ne peux pas vous dire lequel. Ou alors je peux, mais je ne le ferai pas », a lancé M. Netanyahu après avoir voté avec sa femme Sara à Jérusalem.

M. Gantz l’avait devancé dans une autre école, chez lui à Rosh Haayin, près de Tel-Aviv. Dans un étroit bureau rempli de journalistes, il a promis à ses concitoyens une « nouvelle voie » après avoir voté, là aussi au côté de sa femme.

Référendum sur « Bibi »

Faute de faire apparaître des différences de programme significatives, le scrutin a toutes les allures d’un référendum sur la personne de M. Netanyahu, Premier ministre depuis dix ans sans discontinuer, adoré des uns, détesté des autres.

M. Netanyahu, 69 ans, dont plus de 13 années au total passées au pouvoir à mener les opérations militaires de son pays et à parler d’égal à égal aux grands de ce monde, brigue un cinquième mandat.

Si le président Reuven Rivlin, au vu de la composition du Parlement, lui confiait la tâche de former le prochain gouvernement, il ravirait en juillet le record de longévité comme Premier ministre à l’historique David Ben Gourion.

Face à lui, son principal challenger, Benny Gantz, 59 ans, ancien parachutiste, ancien commandant d’une unité de forces spéciales et ancien chef d’état-major, est entré en politique il y a moins de six mois.

Pour M. Gantz, fort de faits d’armes militaires rassurants dans un pays qui reste confronté à diverses menaces, il s’agit avant tout de mettre fin aux années de divisions et de corruption incarnées par le Premier ministre sortant.

Depuis qu’il s’est lancé dans le bain en décembre, cet homme d’1,95 m aux yeux clairs, s’est imposé comme un concurrent sérieux au poste de Premier ministre alors que la victoire semblait promise à M. Netanyahu.

Proximité avec Trump

Pour ce dernier, les choses se sont compliquées quand, après des mois d’investigations, le procureur général a annoncé son intention de l’inculper pour corruption, fraude et abus de confiance dans trois affaires de dons reçus de la part de milliardaires, d’échanges de bons procédés entre gouvernants et patrons, et de tentatives de collusion avec la presse.

Les derniers sondages autorisés mettaient vendredi le Likoud et Bleu-blanc au coude-à-coude. Mais, avec une trentaine de sièges prédits à chacun, l’un et l’autre seraient loin de la majorité absolue (61 sur 120) et devraient s’allier à d’autres formations pour gouverner.

Les projections de résultats des autres listes suggèrent que M. Netanyahu aurait alors l’avantage pour former une coalition. Une quarantaine de listes en tout sont en compétition. Mais tous les experts ont mis en garde contre la faillibilité des enquêtes d’opinion.

Au cours d’une campagne où le Likoud a multiplié les attaques contre M. Gantz, M. Netanyahu se sera prévalu de sa trempe d’homme fort, de ses réussites diplomatiques, de sa proximité avec le président Donald Trump ainsi que d’une croissance économique continue.

Illustration des animosités ambiantes, le Likoud a été accusé par la principale liste arabe israélienne d’avoir introduit subrepticement des caméras dans les bureaux de vote des secteurs majoritairement arabes. Pour intimider les électeurs, selon la liste arabe. Pour éviter les fraudes, a répondu le Likoud.

Les Arabes israéliens sont les descendants des Palestiniens restés sur leurs terres après la création d’Israël en 1948.

Virage à droite ?

Chef d’une coalition gouvernementale réputée la plus à droite de l’histoire d’Israël, M. Netanyahu pourrait rempiler à la tête d’une coalition encore plus droitière.

Comme en 2015, dans ce qui ressemble fort à un appel du pied à l’électorat de droite, M. Netanyahu a sorti de sa manche une surprise de dernière minute en se disant prêt, au mépris d’un large consensus international, à annexer les colonies israéliennes de Cisjordanie, territoire palestinien occupé depuis plus de cinquante ans par Israël.

Une telle annexion scellerait probablement le sort d’un Etat palestinien indépendant coexistant avec Israël, référence de l’ONU pour résoudre ce vieux conflit. Les Palestiniens, meurtris par les mesures défavorables de l’administration Trump, grand allié de M. Netanyahu, disent communément ne rien attendre de ces élections.

Le président palestinien Mahmoud Abbas a cependant souhaité que le nouveau gouvernement israélien comprenne une chose: « la paix est dans notre intérêt, dans le leur et celui du monde entier ».

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