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Pourquoi les élections législatives peuvent tirer parti des règles islamiques

L’arrivée à grands pas des échéances électorales et la présence de plusieurs candidats de confession musulmane amène plusieurs questions primordiales. Les musulmans se posent d’abord la question de savoir si leurs valeurs seront défendues ainsi qu’elles doivent l’être et surtout que le candidat fera bonne impression.

La surreprésentation des musulmans à travers des individus incompétents ou qui parlent un français qui laisse à désirer devient un véritable sujet d’inquiétude pour les différentes communautés musulmanes françaises lesquelles n’hésitent pas à faire relayer cette insatisfaction – totalement compréhensible – à travers les réseaux sociaux. Il faut noter que François Burgat, chercheur spécialisé sur les questions d’Islam, avait également soulevé l’épineuse question de la représentation des musulmans dans les médias lors de son audition par le Sénat (dans le cadre d’un rapport d’étape sur la question de l’Islam de France).

Il faut ici rappeler aux candidats que plusieurs conditions morales ne sont pas réellement négociables en matière d’Islam, parmi lesquelles se trouvent l’interdiction du mensonge et la nécessité d’une justice absolue.

L’altruisme et l’absence de mensonge

En qualité de musulman, il faut toujours garder à l’esprit que l’altruisme et l’interdiction du mensonge sont des éléments fondamentaux dans cette religion. Ces deux notions ne s’opposent d’ailleurs absolument pas aux volontés des différents hommes politiques, dont l’actuel Président de la République, Monsieur Emmanuel Macron, de faire de l’éthique en politique une des pierres angulaires du renouvellement.

Ainsi, il est clair que le mensonge est à proscrire, quelle que soit la situation et le désavantage encouru. Il est en effet clairement mentionné dans le Coran « Ô vous qui croyez ! Craignez Allah et soyez avec les véridiques » (Al Tawbah, verset 119). Dans un Hadith (Mouslim), il est rapporté que le Prophète de l’Islam a affirmé que :

« Attachez-vous à la véracité. La véracité entraîne à la bienfaisance. La bienfaisance mène au Paradis. L’homme qui persévère sur la véracité et qui cherche à être véridique, sera inscrit selon le jugement de Allah au nombre des véridiques. Et gardez-vous du mensonge, car le mensonge entraîne à la perversité, et la perversité mène en Enfer. L’homme qui persévère sur le mensonge et qui cherche à mentir, sera inscrit selon le jugement de Allâh au nombre des menteurs »

Le Coran rappelle d’ailleurs à plusieurs reprises qu’un véridique ne peut pas être mis sur un pied d’égalité avec celui qui pratique le mensonge. En réalité, la pratique du mensonge en politique est constante et c’est contre celle-ci qu’il convient de s’opposer. Que ce mensonge puisse permettre d’obtenir des gains politiques électoraux est un chose, mais la confiance qu’elle brise lorsque le mensonge est révélé en plein jour est d’autant plus grand et pervers.

L’équité et la nécessité d’une justice absolue

La nécessité d’une justice s’établit à un double niveau dans le Coran. Elle s’établit entre les individus mais également entre l’administration et les administrés. Concernant la justice absolue entre les individus, le Coran soutient très clairement que « Soyez toujours équitables, car l’équité est plus près de la piété » (Sourate Al Ma’idah, verset 9).

Concernant les administrés et l’administration, la règle mentionnée ci-dessus est toujours valable. Or, il est également mentionné, pour les administrés, de respecter les décisions de justice et de ne pas faire preuve de rébellion (Sourate An-Nisa, verset 60).

Cela donnera peut-être des idées à certains hommes politiques !

Asif Arif est avocat au Barreau de Paris, auteur spécialisé sur les questions d’Islam et de laïcité. Retrouvez ici sa page Facebook.

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