samedi 6 décembre 2025
12.9 C
Paris

Emmanuel Macron doit-il engager une réforme de l’Islam?

Dans le Journal du dimanche, Emmanuel Macron a indiqué vouloir « poser les jalons de toute l’organisation de l’Islam de France. » S’il veut engager ce chantier lors du « premier semestre 2018 », le président est resté flou sur ce qu’il fera concrètement. Il a annoncé qu’il continuera « à consulter beaucoup. » « Ma méthode pour progresser sur ce sujet, c’est d’avancer touche par touche, indique le chef de l’Etat. Je ne dévoilerai une proposition que quand le travail sera abouti. »

« Nous sommes assez grands pour prendre notre destin en mains »

Une annonce qui a donné lieu à de nombreuses réactions. Ahmet Ogras, président du CFCM, a indiqué sur le plateau de CNEWS que « la réforme de l’Islam de France n’est pas seulement une ambition du président » et que « c’est avant tout l’ambition des musulmans de France et du CFCM. » Selon lui, « le chef de l’Etat a simplement un rôle de facilitateur dans un pays laïque. » Une façon de dire à Emmanuel Macron de ne pas se mêler d’une réorganisation de l’Islam en France ? « Nous sommes confiants et assez grands pour prendre notre destin en mains. Laissons le temps aux musulmans de débattre en interne », exhorte le patron du Conseil français du culte musulman, qui estime cependant que « l’engagement d’Emmanuel Macron devrait faciliter ce grand saut, même si les grands débats devront se faire en interne, entre les musulmans de France. »

« Tirer des leçons de cet échec qui a fini par désespérer les musulmans de France »

De leur côté, Kamel Kabtane et Azzedine Gaci, respectivement recteurs des mosquées de Lyon et de Villeurbanne, publient un communiqué dans lequel ils écrivent que l’initiative lancée par le président de la République les « réjouit. » Les deux hommes critiquent le CFCM : « Tout le monde se pose des questions sur le rôle de cette instance qui ne peut se prévaloir d’aucune grande réalisation », estiment-ils. Eux veulent « dresser le bilan d’une décennie mouvementée et de tirer des leçons de cet échec qui a fini par désespérer les musulmans de France et les éloigner progressivement de cette structure. » Kamel Kabtane et Azzedine Gaci estiment que « les responsables du CFCM et des CRCM ont laissé s’installer au sein de la communauté musulmane, et en particulier les jeunes, le sentiment selon lequel, ils ne seraient que des gestionnaires intéressés du culte musulman et les ambassadeurs d’intérêts étrangers. »

« Sortir de l’immobilisme »

Pour les recteurs des mosquées de la région lyonnaise, « la structure de représentation des musulmans de France, doit émerger d’eux-mêmes, d’en bas, au niveau départemental. » « Quoi de mieux que le département où les différentes associations cultuelles et culturelles qui se connaissent pourraient travailler ensemble, réfléchir ensemble et avancer ensemble autour de projets communs dans une structure représentative des musulmans du département et échapper ainsi à toute emprise des pays d’origine ? », demandent-ils. Ils en appellent également à la création d’un Conseil théologique des imams qui « leur donnera l’occasion de s’exprimer publiquement et de manière indépendante pour apporter la voix qui manque tant, aux instances représentatives actuelles. » Pour Kamel Kabtane et Azzedine Gaci, il faut « sortir de l’immobilisme » et « faire émerger une représentation fondée non pas sur l’origine nationale mais sur la compétence des individus qui la composent et la qualité des projets qu’ils entendent porter. »

Actualités en direct

Ridouan Abagri, victime de son succès ?

Témoignages anonymes d’anciens salariés, accusations infondées… Ridouan Abagri, autodidacte innovant et engagé, est la cible d’une campagne médiatique étrange.

Discrimination en raison de l’origine sociale : quand la France respectera-t-elle les textes internationaux ?

L’origine sociale est considérée comme une source de discrimination. Pourtant, la France tarde à le reconnaître en dépit de preuves patentes. Jusqu’à quand ?

Merwane Benlazar, trop arabe pour la télévision publique ?

L'humoriste Merwan Benlazar, au terme de sa première chronique sur France 5, a été licencié sur ordre de Rachida Dati, qui lui a reproché son look jugé trop... musulman.

Pourquoi de nombreux musulmans hautement qualifiés choisissent-ils de quitter la France ?

L'étude "La France, tu l’aimes mais tu la quittes"...

Chems-Eddine Hafiz et la mosquée de Paris en plein « doute »

La Grande mosquée de Paris attend la Nuit du doute pour annoncer la date de l'Aïd. L'objectif n'est pas d'observer la Lune mais de s'aligner sur certains pays. Un procédé qui sème la zizanie.

Les brèves

Ridouan Abagri, victime de son succès ?

Témoignages anonymes d’anciens salariés, accusations infondées… Ridouan Abagri, autodidacte innovant et engagé, est la cible d’une campagne médiatique étrange.

Discrimination en raison de l’origine sociale : quand la France respectera-t-elle les textes internationaux ?

L’origine sociale est considérée comme une source de discrimination. Pourtant, la France tarde à le reconnaître en dépit de preuves patentes. Jusqu’à quand ?

Merwane Benlazar, trop arabe pour la télévision publique ?

L'humoriste Merwan Benlazar, au terme de sa première chronique sur France 5, a été licencié sur ordre de Rachida Dati, qui lui a reproché son look jugé trop... musulman.

Chems-Eddine Hafiz et la mosquée de Paris en plein « doute »

La Grande mosquée de Paris attend la Nuit du doute pour annoncer la date de l'Aïd. L'objectif n'est pas d'observer la Lune mais de s'aligner sur certains pays. Un procédé qui sème la zizanie.

Gaza : la censure de la vérité

La philosophe américaine Judith Butler ne participera pas aux conférences auxquelles elle était invitée, au centre Pompidou, après avoir rappelé que le Hamas était un mouvement de résistance.

Averroès et la solidarité des musulmans de France

En difficulté financière après la rupture de son contrat avec l'Etat, le lycée Averroès a obtenu plusieurs centaines de milliers d'euros de dons.

L’Allemagne récidive, après la Shoah

Le Nicaragua accuse l'Allemagne, devant la Cour internationale de justice, de faciliter le génocide perpétré par Israël à Gaza.
Quitter la version mobile