La jeune adolescente qui avait été filmée en train de défier un soldat israélien à Nabi Saleh, son visage natal en Cisjordanie, devra encore patienter derrière les barreaux. A 17 ans, Ahed Tamimi risque sept ans de prison. Les autorités israéliennes veulent en faire un symbole en la condamnant. La jeune fille est devenue, côté palestinien, un symbole de la résistance à l’Etat hébreu.
Alors que la justice israélienne avait décidé qu’Ahed Tamimi resterait en prison en attendant son procès. Celui-ci s’est ouvert ce mardi matin. Les journalistes et les nombreux diplomates présents dans une salle comble ont rapidement été priés de quitter l’audience, qui s’est tenue à huis clos. Seuls les membres de la famille de la jeune fille — la plupart avaient été arrêtés à la suite de l’incarcération d’Ahed — ont alors été autorisés à suivre les débats.
Le juge israélien s’est appuyé sur l’âge de la prévenue : selon lui, un débat public n’est pas dans l’intérêt d’Ahed Tamimi. Les avocats de l’adolescente souhaitaient pourtant une audience publique. Ils accusent le juge d’avoir voulu éviter que les caméras du monde entier soient tournées vers la salle d’audience.
Dans ce dossier, c’est plus qu’une jeune fille qui passe devant les juges : l’avocate d’Ahed Tamimi veut que ce procès soit celui de l’occupation des territoires palestiniens par l’Etat hébreu. Pour ce faire, elle compte mettre en avant le droit international et les différentes résolutions de l’ONU qui incriminent Israël. Ce qui délégitimerait le tribunal militaire censé juger Ahed Tamimi. Mais la jeune fille restera finalement un mois supplémentaire en prison, les débats ont été renvoyés à mars prochain.