Dans une interview aux Inrocks, Emmanuel Macron parle de l’Islam, il dénonce notamment l’acharnement de Manuel Valls contre le port du voile.
Le pacte républicain est-il fragilisé par les religions ? Oui, répond Emmanuel Macron qui, en véritable homme de gauche, assure que ce sont même « le capitalisme et les religions » qui menacent cette « promesse républicaine. » Dans un entretien avec Michel Houellebecq, le ministre de l’Economie estime que, « aujourd’hui, la vraie lutte se joue entre le capitalisme et les religions. » Pour Macron, « le capitalisme corrompu appauvrit tellement les individus qu’il est chahuté par des spiritualités qui donnent accès à un absolu. » Or, admet l’ancien banquier, « le capitalisme, lorsqu’il se perd dans la cupidité, détruit le sens, la cohésion. »
Macron dénonce une chasse au voile
Mais le ministre a la solution à cette perte de valeurs… « Dans cette lutte, les décideurs politiques et la République doivent organiser une communauté humaine, sociale et politique dans laquelle on peut exercer sa spiritualité dans l’autonomie. » A priori, Emmanuel Macron donne simplement son avis sur les religions, sans taper sur l’une ou l’autre : « La promesse républicaine est, continue-t-il, bousculée par le capitalisme mondialisé et les promesses de certains monothéismes. » Selon Macron, « les religions, notamment l’Islam, offrent un accès à l’absolu : elles proposent du sens, des perspectives symboliques et une intensité imaginaire. »
Le ministre de l’Economie estime cependant qu’« il ne faut pas être ébranlé par ce qu’il se passe avec l’Islam car car nous l’avons vécu avec le catholicisme. » Pour Emmanuel Macron, « ce que certains écrivent sur le voile aujourd’hui (comprenez Manuel Valls, ndlr) rappelle les écrits sur les curés en soutane lors des débats sur la loi de séparation des Eglises et de l’État en 1905. » Le ministre admet donc volontiers qu’il existe, aujourd’hui en France, une chasse aux musulmans comme ce fut le cas avec les prêtres au début du siècle dernier. Mais pour lui, le véritable danger aujourd’hui reste le capitalisme, là où lui se considère comme un simple homme politique libéral.