Accusé de racisme, de ne soutenir ni les droits de la femme et ni ceux des minorités et de sympathie avec le Klu Klux Klan, Jeff Sessions, futur procureur général du Département de la Justice, tente de rassurer.
Le sénateur d’Alabama, Jeff Sessions, choisi par Donald Trump pour être procureur général, a déclaré hier, mardi 10 janvier 2017, qu’il s’opposerait à toute loi qui interdirait aux Musulmans l’entrée aux Etats-Unis, et a insisté que le président élu ne soutenait plus une telle décision. “Je ne pense pas et je ne soutiens pas l’idée que les Musulmans, en tant que groupe religieux, devraient être interdits d’accès aux Etats-Unis”, a-t-il clarifié devant le Comité judiciaire du Sénat. “Nous avons parmi nous de bons citoyens musulmans qui ont contribué à notre pays de tellement de manières différentes et nous, Américains, croyons fortement en la liberté de religion et au droit de chacun à exercer ses croyances religieuses”, a-t-il ajouté.
Sessions sera bientôt en charge du Département de la Justice qui inclut, entre autres, la protection des droits civils et la liberté de religion, sous la présidence d’un homme qui, en décembre 2015, proposait de bannir tous les Musulmans du pays. Jeff Sessions fut l’un des premiers à soutenir la candidature de Trump et avait encouragé l’idée d’une discussion autour de qui devait être accepté dans le pays et qui ne le devait pas. Cependant, il avait aussi déclaré qu’il serait délicat de répondre à une telle problématique compte tenu des Américains et de leur fort engagement envers la liberté de religion.
Musulmans acceptés si l’historique de leur pays d’origine n’inclut pas le terrorisme
Donald Trump n’est jamais réellement revenu sur ses propos mais les a « allégés » en stipulant que les citoyens de certains pays – qui s’avèrent en majorité des pays musulmans – ne devraient pas être acceptés. Sessions a encouragé cette proposition de sélectionner les candidats à l’entrée, non pas en se basant sur leur religion mais sur leur pays d’origine : « Je pense que le président élu a clarifié sa position par rapport à la question, et a bien expliqué le fait qu’il pense que l’on devrait se focaliser sur les individus venant de pays qui ont un étroit passé avec le terrorisme ».
À une question posée sur ce même sujet par le sénateur Lindsay Graham, qui s’était alors opposé à l’idée d’une loi qui empêcherait tous les Musulmans d’entrer aux Etats-Unis, Sessions répond qu’il serait prudent de refuser d’accepter quiconque enclin à tuer au nom de sa religion : « J’espère que l’on pourra garder loin de notre pays ceux qui seraient prêts à tuer tout le monde au nom de leur religion », avant d’ajouter : « J’espère que l’on est assez intelligent et que l’on sait que ce n’est pas ce en quoi croit la majorité des Musulmans ».