On s’était presque pris de tendresse pour lui lorsque, en septembre dernier, il annonçait son départ de la LICRA. Mohamed Sifaoui affirmait alors que l’association « n’est pas encore prête à accueillir des cadres d’origine maghrébine. » A 50 ans, Sifaoui découvrait alors le racisme à cause de ses origines algériennes.
Une prise de conscience qui aurait presque pu faire oublier ses sorties honteuses sur l’Islam et sur les Arabes. Mohamed Sifaoui avait par exemple indiqué que la langue arabe mène à « l’obscurantisme islamiste », sur France 5. Le natif d’Algérie s’en était également pris au « peuple des wesh-wesh » de Barbès ou encore au foulard islamique, qu’il n’hésitait pas à comparer avec une « serpillère. »
Malgré ses propos racistes, Mohamed Sifaoui a toujours continué à être invité sur les plateaux de télévision. Et même son faux scoop dans l’affaire Estelle Mouzin, en 2008, ou ses reportages très controversés sur l’islamisme ne l’ont pas rendu tricard des médias.
La preuve encore avec son invitation sur le plateau de Sonia Mabrouk sur CNEWS. Celui qui s’est autoproclamé expert en terrorisme s’en est pris à Latifa Ibn Ziaten, parce qu’elle porte le foulard. « Le voile qu’elle porte est porté par une idéologie qui a tué son fils », a expliqué Sifaoui, qui s’est alors lancé dans une diatribe contre le foulard.
https://www.youtube.com/watch?v=aJw3TCv3mBI
Mohamed Sifaoui pretend vouloir défendre les femmes en critiquant le voile.
Alors que le reste du temps, il tient des propos misogynes doublé de racisme : pic.twitter.com/ykYsDMWu9v
— GuedGued (@_Pourquoi) 13 février 2018
A Sonia Mabrouk, Sifaoui a montré son opposition au foulard en France. Des propos qu’il a ensuite assumés totalement en parlant de « chiffon. »
Critiquer un bout de chiffon – transformé en référentiel islamique et en marqueur identitaire – porté par mimétisme, conviction ou ignorance par des bigotes endoctrinées, peut être sujet à polémique. Au pays du féminisme, il est difficile de fustiger le symbole de la misogynie
— Mohamed Sifaoui (@Sifaoui) 13 février 2018
Sur Facebook, Mohamed Sifaoui a ensuite rappelé que ses propos entraient dans le cadre de la liberté d’expression. Des propos inqualifiables pour lesquels n’importe quelle personnalité médiatique aurait été bannie des plateaux de télévision. Mohamed Sifaoui continue, lui, à les arpenter sans être inquiété.
Pour que les démocrates comprennent la position que je ne cesserai de défendre et pour que les autres aient un petit nonoss pour la nuit… pic.twitter.com/yVluPFkQL9
— Mohamed Sifaoui (@Sifaoui) 12 février 2018