C’est une première en Egypte : des femmes viennent d’obtenir le titre de prédicatrices. Selon la BBC, 144 femmes ont ainsi été désignée par Al Azhar, c’est-à-dire, précise le média anglais, qu’elles « pourront officiellement enseigner l’Islam aux femmes. » La BBC précise que « ce genre de décision est loin de faire l’unanimité y compris au sein même de l’institution d’Al Azhar. » Ces 144 femmes auront donc pour mission d’écouter les Egyptiennes qui cherchent « une oreille attentive et compréhensive à leurs problèmes intimes de femmes, d’épouses et de mères », ajoute le site britannique. Dans un pays très conservateur, c’est en tout cas presque une révolution.
Cette décision devrait en tout cas permettre à la dictature du maréchal Sissi d’avoir une meilleure aura à l’international. Car en ce qui concerne la place des femmes, l’Egypte est sans doute l’un des pires pays du monde arabe. Il y a quatre ans, la Fondation Thomson Reuters indiquait par exemple que « 99,3 % des femmes et jeunes filles égyptiennes ont été victimes de harcèlement sexuel » et que « cela ne devrait pas changer », le harcèlement étant considéré comme « socialement acceptable » et n’étant « pas pris au sérieux, ni par les autorités, ni par la société », selon une journaliste égyptienne. L’arrivée de 144 femmes au sein de l’institution Al Azhar pourrait permettre de faire évoluer les mentalités dans une Egypte où le mariage forcé et l’excision restent des pratiques très répandues.