Des arrêtés anti-burkini à la demande de fermeture de l’institut En-Nour, Nice semble être un véritable laboratoire de l’islamophobie. Nouvel épisode ce mois-ci : la finance islamique. Le maire de Nice Christian Estrosi a récemment interdit à Noorassur, un assureur spécialisé dans les produits islamiques, d’interdire d’afficher « finance islamique » sur les murs de son agence niçoise. Pour le maire de Nice, Noorassur ferait « peser un risque fort de troubles à l’ordre public ». Pourtant, l’enseigne a déjà ouvert trois autres agences à Nantes, Bordeaux et Annemasse. Sans jamais que ça ne pose de problème. Mais son ouverture à Nice, à proximité de la promenade des Anglais, serait synonyme de danger, à en croire Christian Estrosi.
Ce mardi, Noorassur tentera de plaider sa cause devant le tribunal administratif de la ville. Ses responsables assurent que la décision du maire de Nice est injustifiée et contrevient à la liberté d’entreprendre. « La terminologie de cette enseigne, ‘finance islamique’, c’est-à-dire respectant les principes de la charia, représente clairement une marque de communautarisme, que la Ville de Nice refuse », assure la mairie qui accepterait volontiers l’ouverture de Noorassur si l’enseigne n’indiquait pas son activité réelle sur sa vitrine. Noorassur, de son côté, a dénoncé « les agressions préméditées annoncées par la mairie » et un amalgame « scandaleux » avec le terrorisme. Nul doute que devant le tribunal, Noorassur devrait obtenir gain de cause.