La campagne présidentielle est définitivement lancée. Alors que la campagne pour le premier tour avait été minée par les affaires judiciaires de François Fillon, l’élimination du candidat Les Républicains a offert la possibilité aux deux finalistes, Emmanuel Macron et Marine Le Pen, de parler de leurs programmes respectifs. Et qui dit campagne présidentielle dit forcément Islam. Et sur ce thème-là, les deux partis la jouent offensive. Et c’est Marine Le Pen qui a dégainé la première en insinuant que son rival de ce second tour était « entre les mains » de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF), rebaptisée depuis Musulmans de France. Rien de bien neuf, puisque Emmanuel Macron a même été surnommé « Djamel Macron » par la fachosphère. Mais cette fois, la candidate du FN s’appuie sur le soutien de l’ex-UOIF apporté à Emmanuel Macron.
Le porte-parole d’Emmanuel Macron a tenu à réagir. La proximité supposée de l’UOIF avec les Frères musulmans fait peur aux politiques. C’est donc un démenti formel qu’a apporté, sans suprise, Benjamin Griveaux. « L’UOIF est une organisation qui regroupe environ 10 % des mosquées française et qui a une tendance très traditionaliste et très conservatrice, précise le porte-parole d’En Marche ! Est-ce que c’est notre conception d’un Islam moderne ? La réponse est très clairement non. » Pour Benjamin Griveaux, Marine Le Pen joue sur les peurs. Le porte-parole attaque d’ailleurs la candidate FN sur son propre terrain en évoquant le cas de Camel Bechikh, ancien président de l’association Fils de France qui accuse celui-ci d’avoir voulu « placer Fils de France sous l’influence de l’UOIF. » Ce musulman patriote a d’ailleurs été invité par le collectif « Banlieues patriotes » du Front National pour un débat. Griveaux demande donc à la candidate FN de s’en expliquer. « Puisqu’elle donne des leçons à tout le monde, qu’elle s’explique », conclut-il.