Alors qu’on en saura plus, ces jours-ci, sur l’avenir judiciaire de François Fillon, le candidat Les Républicains a décidé de faire oublier ses déboires concernant les rémunérations de ses enfants et de son épouse en appuyant sur son programme. Et forcément, lorsqu’on est en difficulté en politique, quelques petites phrases bien senties sur l’Islam permettent de faire oublier ses ennuis le temps de quelques jours. François Fillon n’a donc pas hésité à s’adresser aux Français musulmans lors d’un meeting à Compiègne. Rappelant sa proposition phare : mettre en place « un strict contrôle administratif du culte musulman. » Le candidat à l’Elysée n’a pas hésité à redire que l’ancrage du culte musulman dans la République n’était « pas pleinement achevé. » Une nouvelle fois, François Fillon a redit sa volonté de dissoudre immédiatement « tous les mouvements qui se réclament du ‘salafisme’ ou des Frères musulmans. » Et pour ce faire – car il faut avouer qu’aucune organisation en France ne « se réclame » des Frères musulmans et que le salafisme n’est pas un « mouvement » comme Fillon le laisse entendre –, le candidat des Républicains lance un appel aux musulmans. « Nos concitoyens musulmans n’ont pas à devenir les otages des fanatiques et des intégristes. Je leur demande de nous aider à faire le ménage ! », a indiqué le gagnant de la primaire de la droite et du centre. Candidat déclaré du christianisme, François Fillon a rappelé une nouvelle fois l’importance de la religion catholique dans sa campagne : « Notre droit d’asile est une tradition qui remonte à la chrétienté et qui nous honore », a-t-il dit, apportant une nuance de taille. « Avec 6 millions de chômeurs et 9 millions de pauvres, avec tous les problèmes d’intégration que nous rencontrons, je veux une immigration réduite à son strict minimum », a annoncé François Fillon, qui propose un délai de « deux ans » avant que les étrangers ne puissent, en France, « réclamer des droits. » Pas si catholique que ça, finalement, François Fillon…