Le grand remplacement au plus haut sommet de l’Etat, ce n’est pas pour cette année. Gaulliste et « de surcroît » chrétien. Voilà comment, hier, François Fillon s’est défini. Invité du 20 heures de TF1, le candidat des Républicains à la présidentielle de 2017 a rappelé sa religion. François Fillon a fait d’une pierre deux coups : outre une réponse à la campagne orchestrée contre lui par la fachosphère, qui lui a donné le sobriquet de « Farid Fillon » et l’a accusé d’avoir des liens avec l’islamisme, le potentiel futur président de la République française a également rassuré son électorat moderniste. Car lorsqu’il rappelle son attachement au christianisme, François Fillon répond en même temps à ceux qui craignent de le voir un jour pénaliser l’interruption volontaire de grossesse.
« Pour qu’un Islam de France respectueux de nos valeurs voie le jour »
« Je suis gaulliste et chrétien, je ne prendrai jamais de décisions contraires au respect de la dignité humaine, de la personne et de la solidarité », a précisé le candidat des Républicains. François Fillon veut donc rappeler qu’il est chrétien, mais a décidé de déplacer le curseur religieux sur le terrain social. La preuve, avec un déplacement lundi chez Emmaüs, l’organisation créée par l’Abbé Pierre, qui lui permet de concilier social et croyance. Mais sur le papier, l’une des trois priorités du candidat de la droite reste d’« affirmer nos valeurs. » Et les valeurs de François Fillon trouvent leur essence dans le catholicisme. Dans une lettre aux évêques, l’ex-Premier ministre a proposé « de réécrire le droit de la filiation pour figer le principe selon lequel un enfant est toujours le fruit d’un père et d’une mère. » Aux mêmes évêques, il avait assuré qu’il ferait tout pour « qu’un Islam de France respectueux de nos valeurs voie le jour. » En juin dernier, il avait également rappelé que, « philosophiquement et compte tenu de (sa) foi personnelle », il ne pouvait « pas approuver l’avortement. » S’il est élu dans quatre mois, ce chrétien gaulliste devra être le président de tous les Français. Il sera alors l’heure de savoir si ce rappel quasi permanent au catholicisme n’était qu’une stratégie de campagne ou si François Fillon compte réellement mettre les textes chrétiens au centre de ses décisions.