Cette « zone », pourtant délimitée sur le territoire gazaoui, est formellement interdite d’accès aux Palestiniens. Et pour s’en assurer, Tsahal a trouvé la parade : en asperger la surface d’herbicides, sous couvert – officiellement – de permettre la « réalisation d’opérations de sécurité dans des conditions optimales ». Au grand dam des agriculteurs gazaouis qui, les 23 et 24 janvier derniers, ont subi de lourdes pertes car l’armée a repris la pulvérisation et ce, sans préavis, le long de la frontière, du centre au sud de la bande de Gaza. L’ONG israélienne B’Tselem rapporte que 162 hectares de terres agricoles ont ainsi été endommagés. Or, 35% des terres cultivables de la bande de Gaza se trouvent précisément le long de la frontière, et les moyens de subsistances qu’elles offrent s’amenuisent de plus en plus. Cette « no-go zone » s’élargit même, passant de 100 mètres à 500 mètres. Bien entendu, aucune information ou avertissement sur ces extensions n’est fourni par l’armée d’occupation. Les Palestiniens se réfèrent donc aux coups de feu des soldats pour connaître les modifications de la zone, ce qui a entraîné la mort de nombre d’entre eux. Il est fréquent que l’armée israélienne organise des incursions pour détruire ce qui obstrue la « visibilité » de ses soldats, qu’il s’agisse d’arbres ou de constructions…
Cette technique n’est pas spécifique à l’armée d’occupation israélienne : elle avait été utilisée par l’armée américaine lors de la guerre du Vietnam, pour améliorer la visibilité de ses soldats au milieu de la jungle vietnamienne. Une technique qui a eu des effets dévastateurs sur la santé des populations et sur l’environnement. A ce titre, une convention internationale sur la modification de l’environnement a été mise au point, qui limite justement l’utilisation militaire de ces herbicides. Cette convention est entrée en vigueur en 1978, et n’a jamais été signée par Israël. On comprend pourquoi.
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