C’est avec un grand « ouf ! » de soulagement que les principaux adversaires de Marine Le Pen dans la course à l’Elysée ont appris la défaite du leader d’extrême droite Geert Wilders aux élections législatives de mercredi. A commencer par la réaction d’Emmanuel Macron, grand favori de la prochaine présidentielle, qui a déclaré qu’une percée de l’extrême droite « n’est pas courue d’avance » et que les forces progressistes « montent en puissance ». François Fillon, (encore) candidat des Républicains au scrutin d’avril et mai prochains, a tenu pour sa part à souligner les défaillances des sondeurs. « On nous a prévenu que [l’élection néerlandaise] serait un triomphe pour l’extrême droite (…) et pourtant, les résultats montrent que c’est bien le centre et la droite qui offrent le meilleur rempart au populisme et à l’extrémisme ». Le président de la République François Hollande a quant à lui déclaré qu’il s’agissait là d’une « nette victoire contre l’extrémisme ».
Rien n’est sûr
Mais celle qui posait avec son ami Wilders pour une série de selfies, lors d’une réunion de leaders ultra-nationalistes européens en janvier, est restée remarquablement silencieuse depuis l’annonce des résultats aux Pays-Bas – qui ont officiellement placé le Parti de la Liberté de Geert Wilders, le PVV, en deuxième position. C’est au secrétaire général du Front National, Nicolas Bay, qu’a été dévolue la responsabilité de réagir. Et de positiver. « C’est une victoire partielle même si ce n’est pas la victoire finale », a-t-il déclaré en faisant référence à la majoration du nombre de sièges remportés par le PVV, passant de 15 à 20. Mais Wilders et son parti seront, en tout état de cause, écartés du futur gouvernement de coalition de Mark Rutte. Est-ce à dire que l’optimisme est de rigueur, et que l’on peut tabler en France sur un scénario similaire à celui du scrutin batave ? Même si le processus électoral français apporte davantage de garde-fou quant à un succès final du FN, rien n’est vraiment sûr selon les analystes politiques, qui s’accordent à mettre en évidence de nettes différences entre les campagnes électorales de Wilders et de Le Pen – celle-ci étant mieux conçue et ciblée. Et de rappeler que le Premier ministre sortant et grand vainqueur de ces élections a notamment bénéficié d’un coup de pouce inespéré et de dernière minute, en ayant fait preuve d’inflexibilité dans la crise diplomatique avec la Turquie qui a éclaté la semaine dernière. Comme l’a rappelé Fillon, les sondages sont faillibles…