Le 12 décembre, une centaine de personnes se sont réunies à Paris devant la mairie du 14e arrondissement. Les salariés de H Reiner, filiale de la société de nettoyage Onet (responsable de l’entretien de 75 gares en Ile de France) et de Holiday Inn ont décidé de faire cause commune, pour préserver leurs acquis sociaux, leurs rémunérations et dénoncer les effets néfastes de la sous-traitance.
Les employés de H. Reiner, ex travailleurs pour la société SMP, se sont vus transférer au sein de la société H. Reinier après que celle-ci ait remporté un appel d’offre pour assurer le service de nettoyage dans les gares du Nord Transilien (lignes B, D, H et K). Et depuis leurs conditions de travail risquent encore de se détériorer.
C’est pourquoi une centaine d’agents de nettoyage des gares de Paris de H.Reiner sont en grève depuis 42 jours, ce qui représente déjà un mois de salaire de perdu. Mais après plusieurs semaines de protestations, ils ont enfin obtenu un panier repas à 4 euros au lieu des 1,80 euros habituels, ainsi que la suppression de la clause de mobilité sur leurs contrats qui les contraignaient à se déplacer de gare en gare. Mais ils demandent aussi une revalorisation de leur salaire.
« Si je veux avoir le temps de faire mes trois gares, je ne peux pas m’accorder une pause »
Le Bondy Blog a consacré un reportage à ces agents de nettoyage. Parmi eux, une employée depuis 13 ans dans l’entreprise, raconte porter des sacs de 15kg sans chariot et ne pas avoir de pause déjeuner. « Si je veux avoir le temps de faire mes trois gares, je ne peux pas m’accorder une pause. Je viens avec une pomme ou une banane et je fais 7h-14h comme ça. Et puis, où est-ce que je me poserais? Sur un banc dans le froid ? Les gens de la SNCF ne veulent pas que je rentre dans leur cuisine, il ne faut pas rêver ! Pareil pour les toilettes. Alors je suis là, surtout en période de froid, à essayer de me concentrer sur autre chose et de contracter les muscles jusqu’à ce que je rentre chez moi », témoigne t’elle.
Elle comme d’autres demandent plus de reconnaissance et de respect. D’ailleurs, l’entreprise H.Reinier a aussi été condamnée aux prud’hommes en novembre dernier pour des cas de harcèlement sexuel et moral à la Gare du Nord.
Les femmes de chambre d’Holiday Inn, en grève depuis une cinquantaine de jours
Quant aux femmes de chambre de l’hôtel Holiday Inn de la porte de Clichy, elles sont en grève depuis plus de 55 jours. Les 11 salariées du prestataire de nettoyage Héméra, employées depuis des années dans cet hôtel de 260 chambres, s’opposent aux mutations arbitraires, dénoncent leurs conditions de travail dégradées, le non payement d’heures de travail, surtout depuis le changement de leur employeur en décembre 2016.« On nous demande de faire dix-sept chambres par jour, des fois vingt ou vingt-deux… Mais une chambre peut nous prendre une heure ! », témoigne l’une d’elle.
Des employées qui travaillent selon elles « comme des esclaves », pour un salaire qui n’a jamais augmenté en dix ans. D’autres parlent aussi de harcèlement moral et d’insultes de la part de leurs supérieurs. Tous les jours, même les week-ends, ces prestataires viennent manifester devant Holiday Inn. Mais malgré l’appui des syndicats CGT et CNT, pour le moment ni l’employeur, ni la chaîne hôtelière ne semblent les entendre.