Avec un taux de chômage de 22,3 %, des revenus 30 % inférieurs à ceux de leurs compatriotes et une vie beaucoup plus chère, la Guyane connaît une crise sociale sans précédent. Cette misère explique le contexte d’insécurité et de délinquance en tous genres. De ce fait, la population et les syndicats demandent à l’Etat un plan d’investissement massif et une amélioration de prises en charge sanitaire, sécuritaire et éducative. Trente-sept syndicats réunis au sein de l’Union des travailleurs guyanais (UTG) ont voté une grève générale qui est effective depuis le 27 mars. Depuis le début de cette grève, le collectif les 500 frères, qui lutte contre la délinquance, est le fer de lance de cette protestation.
Qui sont les 500 frères ?
Les « 500 frères » est un mouvement citoyen crée en février dernier pour lutter contre l’insécurité en Guyane, suite à la mort d’un jeune homme alors qu’il se faisait racketter. Ils se veulent être les remparts face à cette criminalité qui gangrène la Guyane. Pour rappel, la Guyane est le territoire français où l’on compte le plus d’homicides par nombre d’habitants. Tee-shirt noir, cagoule… Ils sont facilement reconnaissables et leurs actions font parler. Parfois taxés d’être une « milice », ils nient en bloc les accusations : « Si nous avions voulu être une milice privée, on serait armés, on ne serait pas aller voir les autorités, et s’il avait fallu agir, on aurait agi dans l’ombre », explique leur porte-parole, non cagoulé, lui.
Quelles sont leurs revendications ?
Le collectif réclame une lutte plus intense contre le trafic de drogue, une augmentation des moyens matériels et humains de la police, la destruction des squats. Ils demandent aussi une réelle lutte contre le trafic d’armes et que des « Grands frères » soient déployés dans tous les quartiers de Guyane. Ils réclament aussi que l’état d’urgence soit appliqué en Guyane. Les ministres de l’Intérieur et de l’Outre-Mer son actuellement en Guyane. Ils y ont rencontré des représentants syndicaux. Ces derniers se sont dits « ahuris » de cette rencontre sans profondeur. Les « 500 frères » risquent d’avoir encore du travail pendant longtemps…