Lundi dernier, lors d’enchères éclair, un acquéreur inattendu a remporté l’ensemble du matériel de l’abattoir, marquant ainsi le début d’une nouvelle ère pour cette infrastructure cruciale de la région.
Les enchères, qui se sont déroulées en à peine une minute, ont abouti à la victoire du groupe de supermarchés halal, H Market. Avec un prix de départ fixé à 400 000 euros, cette acquisition représente bien plus qu’une simple transaction financière. C’est un rayon de lumière pour la communauté locale et les éleveurs, qui avaient vu avec inquiétude la menace de la fermeture de l’abattoir.
Pour la maire de la commune, Catherine Lesueur, cette vente est une véritable bouffée d’oxygène. Elle explique que les 600 000 euros obtenus lors de la vente permettront aux créanciers de récupérer une partie de leurs dettes, tout en ouvrant la voie à une relance de l’activité de l’abattoir. Selon elle, cette acquisition est synonyme d’emplois, d’activité économique et d’un véritable espoir pour la région.
Pourtant, malgré ce soulagement, l’avenir de l’abattoir reste entouré d’incertitudes. Les défis financiers qui ont précipité sa liquidation judiciaire en 2023 ne sont pas résolus pour autant. Il faudra rester vigilant pour éviter de nouveaux revers qui pourraient compromettre la viabilité à long terme de l’abattoir.
Les éleveurs, eux aussi, respirent un soupir de soulagement. Pour Patrick Heude, éleveur dans la région, cette acquisition est une excellente nouvelle. Il souligne l’importance de maintenir un abattoir opérationnel à proximité, évitant ainsi aux éleveurs de devoir parcourir de longues distances pour faire abattre leurs bêtes. Toutefois, l’exclusion de l’abattage de porcs pose des questions sur l’avenir de cette filière dans la région.
Alors que l’activité de l’abattoir s’apprête à reprendre, aucune date précise ni condition de reprise n’ont encore été dévoilées. Cette période de transition suscite à la fois espoir et appréhension, car l’avenir de l’abattoir de Forges-les-Eaux reste suspendu à un fil, entre résilience et vulnérabilité économique.