Ce mercredi soir avait lieu le débat de l’entre-deux tours de la primaire de la gauche. Et entre Benoît Hamon et Manuel Valls, le torchon brûle toujours sur un thème majeur de leur campagne : la laïcité. Si Manuel Valls avait soigneusement évité de trop s’emballer sur le sujet lors de son début de campagne, depuis dimanche soir, il est passé à l’offensive pour tenter d’imposer sa « vision dévoyée de la laïcité », comme le dit Benoît Hamon. L’ancien Premier ministre, qui avait récemment dénoncé « des ambiguïtés, des risques d’accommodement » de la part de Benoît Hamon vis-à-vis de l’Islam politique, a réitéré ses attaques de façon plus douce hier soir : avec la laïcité, a-t-il rappelé, « il ne peut pas y avoir le moindre accommodement. » Pour Valls, « nous devons protéger nos compatriotes de confession ou de culture musulmane qui sont sous la pression de l’Islam politique. »
Valls a pour modèle… Caroline Fourest et Elisabeth Badinter
L’ex-locataire de Matignon s’est réclamé de « la laïcité de Caroline Fourest et Elisabeth Badinter. » Oubliant certainement que cette dernière a quelques soucis avec la définition de la loi de 1905. Face à lui, Benoît Hamon est resté sur sa position initiale, celle de vouloir appliquer la loi de 1905, « ni plus ni moins. » L’ancien ministre de l’Education regrette que la laïcité soit utilisée à des fins idéologiques. « La laïcité, ce n’est pas un dogme de plus, ce n’est pas la religion de ceux qui n’ont pas de religion. C’est l’art du vivre ensemble », a-t-il affirmé. Pour Benoît Hamon, en France, il faut qu’il « n’y ait plus un juif, un musulman, un homosexuel, une femme qui baisse la tête pour ce qu’il est. » Il a d’ailleurs dénoncé la volonté de Manuel Valls d’interdire le voile à l’université et rappelé que, alors Premier ministre, Manuel Valls avait soutenu les maires qui avaient pris des arrêtés pour interdire le burkini. Il avait alors été désavoué par le Conseil d’Etat.