Serait-ce une nouvelle façon de propager la haine et le racisme ? En tout cas, la méthode est bel et bien inédite. Dimanche dernier, plusieurs internautes ont vu apparaître dans leur timeline un tweet sponsorisé, c’est-à-dire pour lequel Twitter a touché de l’argent et largement diffusé, dans lequel on peut lire un appel à « virer ces bougnoules et ces Noirs de France. » Comme l’indique BFMTV, le compte de l’internaute qui a émis ce tweet aurait été piraté. Mais ce n’est pas là le plus grave.
Ce tweet « sponsorisé » qui apparaît dans ma TL. Du mal à comprendre la politique commerciale de @TwitterFrance là. pic.twitter.com/eTgrQAgrfu
— JeanSébastien Zanchi (@jszanchi) 22 janvier 2017
Car pour sponsoriser un tweet, Twitter doit avant tout donner son aval et ce message raciste n’aurait donc jamais dû être accepté par le réseau. Signalé à de nombreuses reprises, le tweet sponsorisé a finalement été supprimé. Pour la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra), c’est la première fois qu’un tel message est diffusé grâce au sponsoring sur Twitter. « Des tweets racistes, il y en a beaucoup sur Twitter, mais nous n’avons pas connaissance de ce genre de tweets sponsorisés », indique le service juridique de l’association. Quant aux dirigeants de Twitter France, accusés de négligence par les utilisateurs, ils n’ont pas désiré faire des commentaire « pour des raisons de confidentialité et de sécurité. » Mais qu’a-t-il bien pu se passer pour que Twitter laisse filer ce message raciste ? A priori, le fait que le compte incriminé ait été piraté a empêché la détection du caractère raciste du message. « La soumission d’une publicité pour approbation s’effectue de façon automatique, en fonction du statut publicitaire du compte, de l’historique de son utilisation de Twitter et d’autres facteurs évolutifs », peut-on lire sur le site. Autrement dit, l’utilisateur originel du compte était, jusqu’à ce message, un tweetos banal et actif, qui ne diffusait jamais de contenu raciste. Celui-ci se dit « très choqué. » Au moment où le hacker a sponsorisé son tweet raciste, il est donc passé entre les mailles du filet du contrôle automatique de Twitter, qui ne semble pas décidé à s’excuser de ce grave incident.