En demandant si des Français avaient rencontré des problèmes avec « des personnes d’origine maghrébine », « des personnes de confession musulmane » ou encore « des Roms », et en questionnant les sondés sur leurs croyances, la Fondation du judaïsme français avait créé la polémique l’an dernier à la même époque, accusée de stigmatiser les différentes communautés. Un an plus tard, l’organisation juive revient à la charge avec une nouvelle enquête. Cette dernière a pour objectif, explique-t-elle, d’évaluer la place des « minorités au sein de la communauté nationale. » Résultat du sondage : « La crispation, le repli sur soi et la méfiance à l’égard des autres restent forts mais, c’est intéressant, ne progressent pas », indique Brice Teinturier, directeur général délégué d’Ipsos.
68 % des sondés contre le port du voile lors des sorties scolaires
Il y a donc, dans cette enquête, quelques raisons de croire que le vivre-ensemble a encore de beaux jours devant lui, comme cette majorité de personnes sondées qui rejettent tout lien entre immigration et insécurité. Si les crispations identitaires n’ont visiblement pas augmenté, en revanche, l’Islam est une nouvelle fois pointé du doigt. Ainsi, c’est notamment le voile qui semble être un problème pour 68 % des sondés, qui se disent contre les mères voilées accompagnant les sorties scolaires, quand 52 % s’opposent aux hommes en « tenue traditionnelle musulmane. » « La visibilité de l’islam dans l’espace public est une source de tensions plus vives qu’il y a deux ans, et par ailleurs on note une inquiétude diffuse vis-à-vis de la figure symbolique de l’homme musulman, comme s’il était porteur d’une menace potentielle plus palpable », précise l’enquête. D’après les chiffres, ce sont d’ailleurs surtout les adultes et les séniors qui ont une image négative de l’Islam. Les jeunes, indique Brice Teinturier, « ne sont pas fondamentalement plus tolérants que l’ensemble des Français, sauf sur l’homosexualité, un peu sur l’islam et les préjugés antisémites. »