Des responsables de l’Archeological Survey of India (ASI) viennent de mettre en application une décision de la Cour suprême, qui limite l’accès des musulmans au Taj Mahal pour la prière.
Un ordre administratif local interdisait déjà aux musulmans non-résidents de la ville d’Agra (où se trouve le Taj Mahal) de participer à la prière du vendredi. Ils pouvaient donc prier n’importe quel autre jour que le vendredi en achetant un billet d’entrée visiteur.
Désormais, seuls les résidents locaux seront autorisés à prier, et seulement entre 12h et 14h le vendredi, en présentant une pièce d’identité. En effet, dimanche dernier, l’ASI a fermé la zone où les musulmans effectuent leurs ablutions quotidiennement.
Plus tôt en juillet, la Cour suprême de l’Inde avait déjà interdit aux étrangers de prier à la mosquée du Taj Mahal, soutenant que la préservation du monument était primordiale.
L’ASI a également demandé à l’imam et au personnel de la mosquée de ne venir que le vendredi.
Des mesures de plus en plus restrictives à l’égard des musulmans
« Il n’y a aucune logique derrière la fermeture des portes d’une mosquée pour les fidèles », a témoigné un étudiant à Times of India.
Pour Syed Ibrahim Hussain Zaidi, président du comité Taj Mahal Intezamia, il n’y a également aucune raison d’arrêter les prières à la mosquée.
« L’ordre est illégal et vous ne pouvez pas empêcher les résidents de faire leurs prières les autres jours », a t-il déclaré à l’agence Anadolu.
Dans The Times of India, celui-ci dénonce aussi la « politique antimusulmane » du gouvernement actuel et des Etats indiens.
Le Premier ministre Narendra Modi et son parti nationaliste hindou Bharatiya Janata (BJP), au pouvoir depuis 2014, mettent en effet en place des mesures de plus en plus restrictives à l’égard de la minorité musulmane indienne.
Le Taj Mahal, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, construit à Agra entre 1632 et 1653, a été commandé par l’empereur moghol Shah Jahan pour servir de mausolée à sa femme Mumtaz Mahal.