Ils sont trois à avoir déjà occupé le poste de président qu’ils convoitent à partir d’aujourd’hui. Parmi eux, le chef de l’Etat sortant, Hery Rajaonarimampianinia. Ce mercredi, les 10 millions de Malgaches sont invités à se rendre dans les urnes pour le premier tour de la présidentielle. Et le moins que l’on puisse dire est que l’offre qui leur est proposée est pléthorique. En effet, 34 candidats postulent à la fonction suprême.
Parmi eux, donc, trois anciens présidents — le sortant, mais aussi Andry Rajoelina et l’amiral Ratsiraka -, trois ex-ministres, des religieux et même un chanteur. De quoi diluer les voix, d’autant que les Malgaches sont pour le moins déçus par leur classe politique : 70 % d’entre eux vivent sous le seuil de pauvreté et, en 2013, ils n’avaient été que 50 % à se rendre dans les bureaux de vote. La campagne, elle, a été spectaculaire mais peu centrée sur les attentes du peuple.
Un peuple qui rêve, outre de vivre mieux, d’une stabilité politique. Depuis plus d’une décennies, le pouvoir s’est régulièrement fait déstabiliser : Marc Ravalomanana avait dû démissionner après avoir été lâché par l’armée, remplacé par Andry Rajoelina. La communauté internationale dénonçait un coup d’Etat militaire. Aujourd’hui, ce dernier se présente après avoir été privé d’élections en 2013. Hery Rajaonarimampianina, le président actuel, a lui été élu. Mais les tentatives de destitution ont été nombreuses et sa popularité est au plus bas.
Outre les anciens présidents, des candidatures un peu fantasques sont à relever, comme celle d’André Mailhol. Fondateur de l’Eglise apocalyptique, une secte qui compte environ 2 millions de fidèles, il compte sur les membres de son mouvement pour passer le premier tour. Mais le favori numéro 1 reste Rajoelina. Reste à savoir si l’élection sera un succès de participation et, surtout, de transparence. De ce côté-là, les candidats n’ont pas montré la voie : 32 d’entre eux ont refusé de signer le formulaire de transparence sur les fonds de campagne.