Suite à l’avis de la Cour de justice européenne concernant le port du voile — plus globalement d’ailleurs, du port de signes religieux, politiques ou philosophiques — en entreprise a étonné. En estimant qu’« une règle interne d’une entreprise interdisant le port visible de tout signe politique, philosophique ou religieux ne constitue pas une discrimination directe », la justice européenne va dans le sens des recommandations de plusieurs organisations, dont l’Observatoire de la laïcité, qui tient cependant à préciser que l’interdiction du port d’un signe religieux doit être « objectivement justifiée », « appropriée et nécessaire. » Par ailleurs, rappelle l’Observatoire, « la relation avec la clientèle (…) ne saurait constituer un motif suffisant pour justifier une interdiction du port de signes convictionnels. »
De son côté, Abdallah Zekri, président de l’Observatoire national contre l’islamophobie en France, estime au journal TSA que cette décision de la justice européenne constitue « une atteinte aux libertés individuelles. » Il déclare être étonné que ce débat ait pris autant de place lors de la campagne présidentielle. Selon le président de l’Observatoire, « le voile ne trouble pas l’ordre public » et la décision de la CJUE va à l’encontre des accords qui, « actuellement dans la plupart des entreprises, (…) permettent à des femmes de porter le voile. » Il y a même, rappelle Abdallah Zekri, « certaines entreprises qui permettent à des hommes de faire la prière dans leurs locaux, naturellement d’une manière assez discrète. » Pour lui, l’avis rendu par la CJUE « est une régression de la liberté de chacun et c’est aussi une atteinte à la laïcité. »