Président de l’Observatoire national contre l’islamophobie et délégué général du Conseil français du culte musulman (CFCM) est remonté. Entre le 1er janvier 2018 et le 31 mars, le nombre d’actes islamophobes ont augmenté de 15 % par rapport à l’année précédente. L’observatoire déplore trente actes antimusulmans et dix dégradations de mosquées ou de cimetières, indique SaphirNews.
Pour Abdallah Zekri, il ne faut pas chercher bien loin les coupables : « Ne soyons pas dupes, parce que ces actes antimusulmans sont très souvent provoqués ou encouragés par des discours identitaires ou par des hommes politiques sur le déclin et en mal de reconnaissance médiatique qui ont trouvé dans l’Islam et les musulmans de France leur nouveau bouc-émissaire », indique le membre du CFCM au site d’information.
L’Observatoire national contre l’islamophobie déplore également le manque d’implication de la justice. Une justice « défaillante lorsque les victimes sont supposées ou avérées musulmanes », s’étonne Abdallah Zekri qui parle d’une « justice à deux vitesses » qui nourrit « le sentiment de révolte auprès des jeunes, les conduisant pour certains, à se sentir exclus de la société et devenant, par là-même, des cibles pour les islamofascistes. »
Ahmet Ogras, président du CFCM, abonde dans le sens d’Abdallah Zekri : il « a raison de pousser un tel coup de gueule ! Effectivement, pour que la lutte contre l’islamophobie soit efficace, il faut absolument mettre un terme à cette ‘justice à deux vitesses’ », écrit-il sur Twitter.
Abdallah Zekri a raison de pousser un tel coup de gueule ! Effectivement, pour que la lutte contre l’ #islamophobie soit efficace, il faut absolument mettre un terme à cette « justice à deux vitesses » #CFCM #CCMTF https://t.co/GamPqEJ5Qy
— Ahmet OGRAS CFCM (@AhmetOGRAS_CFCM) June 1, 2018
Abdallah Zekri a écrit à la Garde des Sceaux il y a un mois pour lui faire part de son « indignation » et du « peu de considération qui est réservé à ce type de procédure. » Il dénonce « la perte de légitimité du CFCM auprès des musulmans de France » due notamment à « la persistance de cette politique pénale » à deux vitesses.