Avigdor Liberman a démissionné. Alors que plusieurs Palestiniens sont morts suite à des raids israéliens, le ministre de la Défense a décidé de déserter. Quelle est la raison de cette démission ? Après des violences à Gaza, c’est un signal fort envoyé à la communauté internationale. Fin octobre, Liberman avait rencontré des responsables militaires. Les acteurs de cette réuion étaient ressortis avec de nombreux désaccords. « Je pense que certains membres du cabinet sont prisonniers de concept erronés, et nous savons où mènent ces chemins », avait-il indiqué aux membres de son parti, ajoutant que « quiconque compte sur un accord avec le Hamas a sérieusement tort. »
C’est le cessez-le-feu négocié avec le Hamas qui aurait accéléré la démission du ministre de la Défense. Il estime qu’il s’agit, pour Israël, d’une « capitulation » et assure que « l’Etat achète le calme à court terme au prix de graves dommages à long terme pour la sécurité nationale. » En quittant son poste, Liberman met, en plus, un coup de canife à son ex-Premier ministre en demandant des élections anticipées.
Nul doute que Liberman sera toujours actif même s’il n’est plus ministre et que ses phrases assassines continueront de faire la une des journaux. Lors de la Marche du retour, pour justifier les meurtres commis par les soldats israéliens, Liberman avait affirmé qu’« il n’y a pas d’innocents » du côté palestinien, qu’ils soient civils ou non, et que l’ensemble des manifestants était « connecté au Hamas. » En 2015, il déclarait que les Arabes israéliens déloyaux envers Israël méritaient « de se faire décapiter à la hache. »
Entre Netanyahu et Liberman, ce n’était pas le grand amour. Si l’ultra-orthodoxe ministre de la Défense promettait, lors de sa nomination, « une politique responsable, raisonnable », force est de constater qu’il en a été loin. La colonisation s’est encore durcie ces dernières années et les déclarations de Liberman ont toutes envenimé les relations israélo-palestiniennes.
Avant de devenir ministre de la Défense, Liberman avait également ouvertement soutenu Elor Azaria, le soldat ayant tué un Palestinien au sol. Il avait, ensuite, soutenu un projet de loi indiquant qu’il est interdit de filmer des soldats de l’armée d’occupation sans leur accord.