C’est parce que « peu de livres de cuisine se concentrent sur les spécialités de la Palestine » que Joudie Kalla a voulu publier son livre « Palestine on a plate ». Un livre qui, comme l’explique son auteur, « montre nos méthodes traditionnelles et notre cuisine avant que nos grands-mères n’aient été obligées de quitter la Palestine à l’époque de la Nakba en 1948 ». C’est en réalité bien plus qu’un livre de recettes que propose cette chef de cuisine, c’est aussi une façon de lutter contre la colonisation culinaire. Car, outre le fait de coloniser les terres palestiniennes, Israël efface, décennie après décennie, l’identité palestinienne en s’appropriant les plats nés en Palestine. Une colonisation culinaire dénoncée il y a quelques années déjà et symbolisée par un plat traditionnel local : la chakchouka. En 2014, alors que ce plat connaissait un succès grandissant, notamment dans les pays anglo-saxons, des voix s’étaient élevées pour dénoncer son appropriation par les Israéliens. Comme bien d’autres plats listés par BuzzFeed que les Israéliens aiment à imaginer qu’ils font partie de leur identité : le falafel, le humus ou encore le chich taouk. Avec cette « lettre d’amour à la Palestine », Joudie Kalla participe activement à la conservation du patrimoine culinaire palestinien. « Cette cuisine, c’est la dernière chose qui nous reste, alors pas question de nous l’arracher, de nous voler l’héritage de nos mères et grands-mères », explique la jeune femme qui rappelle en une phrase l’importance de lutter contre la colonisation culinaire : « Le falafel, c’est plus qu’un plat : c’est notre falafel. »
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