« S’il vous plaît, partagez ce message, parce que j’en suis malade, j’ai envie de vomir à cause de ce qu’ils m’ont fait subir et je suis certaine que je ne suis pas la seule à avoir vécu de telles choses. » Quand Amani Al-Khatahtbeh, éditrice du webzine Muslim Girl, raconte ce qu’elle a subi à l’aéroport de Nice, elle ne décolère pas. « Je tremble en écrivant ces mots », écrit sur Facebook celle qui est passée à l’aéroport de Nice pour participer au festival Cannes Lions en tant que jurée. Son tort ? Porter le foulard. La scène se déroule il y a quelques jours. « Le douanier a refusé de tamponner mon passeport tant que je portais mon voile et ce, alors même que sur ma photo de passeport, j’apparais voilée », s’étonne Amani Al-Khatahtbeh, qui est alors conduite vers un autre policier qui lui affirme : « Vous êtes en France, et en France, je dois voir vos cheveux ! »
Sauf qu’Amani Al-Khatahtbeh semble au fait de la loi française et sait très bien qu’elle n’a pas à retirer son foulard, qui ne lui cache pas le visage. « Quand je lui ai rétorqué, de manière très ferme, qu’il ne verrait pas un seul de mes cheveux, il est devenu extrêmement agressif à mon encontre », explique l’éditrice à qui le policier assure que « c’est la loi. » Pour passer la douane, Amani accepte finalement de montrer ses cheveux à une femme policière. Son passeport est alors tamponné, mais la jurée du festival Cannes Lions décide de ne pas en rester là et de demander au virulent policier son matricule. « Il a explosé et m’a confisqué mon passeport », se souvient l’Américaine que le policier menace alors de « renvoyer à New York ». Mais lorsqu’Amani Al-Khatahtbeh indique qu’elle est une journaliste influente — sur Facebook, plus de 25 000 personnes la suivent —, la police la relâche finalement. Quoi qu’il en soit, Amani Al-Khatahtbeh se souviendra toujours de cette « humiliation. » Aujourd’hui, elle réfléchit à déposer une plainte juridique.