Face aux sanctions russes, la Lituanie a approuvé l’abattage rituel des animaux. Cette mesure, qui s’appliquera à partir de 2015, concerne les bovins, ovins et autres volailles. De ce fait, les bêtes abattues pourront être vendues comme étant halal ou casher aux pays musulmans ou à Israël.
Cette nouvelle loi a été votée au Parlement lituanien mardi 23 septembre 2014, à 57 voix contre 4. Ainsi, le gouvernement compte permettre l’ouverture de nouveaux marchés aux agriculteurs et aux industriels de l’agroalimentaire afin d’atténuer les répercussions de l’embargo russe. Selon le ministre de l’agriculture Virginija Baltraitiene, le coût de cet embargo coûtera aux entreprises locales 87 millions d’euros d’ici la fin 2014.
« La nouvelle loi nous permet d’entamer des discussions avec des pays arabes concernant l’export de viande halal. Nous discutons également avec Israël. » a déclaré Mme Baltraitiene à l’AFP.
D’après la Banque européenne de reconstruction et de développement (BERD) la Lituanie est le pays le plus vulnérable face à l’embargo russe, levé en août suite au soutien russe aux séparatistes ukrainiens. L’embargo porte sur les viandes, fruits et légumes, poissons et produits laitiers provenant de l’Union européenne, des Etats-Unis, de l’Australie, du Canada et de Norvège.
Mis en place pour une durée d’un an, cet embargo affecte un cinquième des exportations vers la Russie, soit 4% du total des exportations lituaniennes. A cause de cet embargo, la banque centrale lituanienne a revu à la baisse les prévisions de croissance du pays de 3,3% à 2,9%.
L’abattage rituel en Lituanie pour diversifier les exportations
A l’instar de l’Ukraine qui se tourne vers les pays musulmans pour atténuer les effets de l’embargo russe, la Lituanie a suivi son exemple en légalisant l’abattage rituel halal et casher. Pourtant la communauté juive et musulmane n’excède pas les 3000 individus pour chaque communauté. Cette mesure a pour objectif de diversifier les exportations lituaniennes. Elle permettra également l’abattage sans étourdissement préalable, au grand dam des partisans des droits des animaux.
Le membre écologiste du Parlement, Linas Balsys, a voté contre cette mesure en clamant que l’abattage rituel en Lituanie manquait d’éthique et constituait une brèche potentielle aux standards européens. Des organisations de protection des animaux lui ont emboité le pas en déclarant qu’elles allaient porter l’affaire devant la Commission européenne.
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