Manuel Valls risque l’exclusion du Parti socialiste après sa tentative de rallier En Marche !, alors que la formation d’Emmanuel Macron risque de ne pas offrir d’investiture à l’ancien Premier ministre. Exclu des grandes formations politiques du pays, Manuel Valls ponctue une carrière semée d’erreurs, depuis la mairie d’Evry jusqu’à Matignon. Petite liste non exhaustive des erreurs fatales commises par Valls ces dernières années.
1. « Tu me mets quelques blancos ? »
« Tu me mets quelques blancs, quelques white, quelques blancos ? » Nous sommes en 2009. Un reportage sur Manuel Valls, alors député-maire d’Evry et promis à un grand avenir politique, nous plonge dans le quotidien de l’homme politique. Mais lorsqu’il débarque sur le marché d’Evry, Valls trouve la population trop noire ou trop bronzée et demande alors plus de blancs. Interrogé suite à la polémique, Manuel Valls explique qu’il « assume totalement » cette phrase. « Je veux lutter contre le ghetto », se défend-il. Quelques années plus tard, il fera une nouvelle sortie raciste en affirmant que « Les Roms ont vocation à revenir en Roumanie ou en Bulgarie. »
2. Sa fronde anti-voile
Manuel Valls n’aime pas le voile. Et, Premier ministre, il le fait savoir. Et Valls aime mettre dos à dos Islam et République lorsqu’il parle du hijab : « Marianne, elle a le sein nu parce qu’elle nourrit le peuple, elle n’est pas voilée parce qu’elle est libre. (…) C’est ça la République ! », explique-t-il en août dernier. Invité sur le plateau de « L’émission politique », sur France 2, Manuel Valls en rajoute une couche : « Qu’est-ce que c’est que cette idée que les cheveux, le visage et le corps d’une femme seraient impudiques ? » demande le candidat à la primaire de la gauche, avant d’assurer que, en Tunisie et en Iran, « des femmes à qui on a imposé le voile se battent précisément pour l’enlever. » Il faudrait donc en finir avec le voile en France pour cette raison.
3. Le soutien aux arrêtés anti-burkini
Ils ne sont « pas une dérive. » Voilà comment, l’été dernier, Manuel Valls a décidé de prendre position concernant les arrêtés municipaux anti-burkini. Parce que, estime-t-il, le burkini est « un signe de prosélytisme religieux qui enferme la femme » et « de revendication qui vise à faire reculer la République dans l’espace public. » Manuel Valls soutient mordicus les maires ayant décidé de combattre le burkini. Et ce même après que les arrêtés ont été rétoqués par le Conseil d’Etat.
4. Sa proximité avec le Printemps républicain
Lors de la campagne présidentielle, lorsqu’on lui demande quelle est sa conception de la laïcité, Manuel Valls s’appuie sur plusieurs noms pour l’expliquer : Caroline Fourest, Elisabeth Badinter ou encore Mohamed Sifaoui. Des noms qui ont, chacun à un moment donné, fait polémique en matière de laïcité. Valls est un proche du politologue Laurent Bouvet et du délégué interministériel à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme, Gilles Clavreul. Ces derniers ont participé à la création du Printemps républicain, un mouvement qui n’a cessé de s’en prendre aux musulmans de France. En 2016, Valls participe également au « Sursaut », qui réunit de nombreux membres du Printemps républicain. Et lors duquel on peut entendre des discours effarants : la réalisatrice Marceline Loridan-Ivens affirme par exemple, ce jour-là, qu’« un point dangereux contre lequel il faut lutter de toute urgence dans la jeunesse, c’est la suppression des poils », qui serait « une marque islamiste. »
5. Des perquisitions dirigées contre les musulmans
Il fut celui qui décida de le prolonger. L’état d’urgence, ce fut un peu le dernier cheval de bataille du Valls Premier ministre. Avant la présidentielle, en 2016, il expliquait : « Il est difficile aujourd’hui de mettre fin à l’Etat d’urgence. D’autant plus que nous allons nous engager dans une campagne présidentielle. » Avant de se féliciter que « ce dispositif d’Etat d’urgence permet aussi des interpellations, des contrôles administratifs qui sont efficaces. » Efficaces ? C’est oublier un peu vite les saccages de mosquées, comme celle d’Aubervilliers, de restaurants halal ou les visites arbitraires de policiers à des musulmans qui n’ont rien donné, si ce n’est de creuser le fossé entre le Premier ministre de l’époque et une communauté qui n’avait pas besoin d’être encore plus stigmatisée.
6. Sa conception de la laïcité à deux vitesses
Les juifs « peuvent porter avec fierté leur kippa. » Nous sommes en 2012 et Manuel Valls prend la défense des signes religieux du judaïsme. Quatre ans plus tard, le Premier ministre socialiste explique que le voile est « identitaire », « politique » et qu’il « vise à nier » la femme. Concernant le port de signes religieux dans l’espace public, Manuel Valls affirme d’ailleurs de but en blanc : « Ne soyons pas hypocrites, la question porte d’abord sur l’Islam. » Au moins, les choses sont claires dès 2016, pour ceux qui doutaient de la conception plutôt biaisée de Manuel Valls de la laïcité.
7. Un soutien sans faille à Israël, la Palestine oubliée
Il y a un an, Manuel Valls était au Proche-Orient. Alors que la France voulait organiser un sommet pour la paix, Manuel Valls expliqua : « Dire aujourd’hui quand nous reconnaîtrons l’Etat palestinien, c’est acter par avance l’échec de notre initiative. » Une façon de montrer que, jamais, il ne reconnaîtrait la Palestine. Il faut dire que Manuel Valls n’a jamais nié qu’il était « lié de manière éternelle à Israël », comme il le disait. D’où sa timidité quand il s’agissait de critiquer le gouvernement de Netanyahu. Avec un argument irréfutable : l’antisionisme est, disait-il, « le synonyme de l’antisémitisme. » Fin du débat : en écoutant Valls, il est aujourd’hui raciste d’être contre la politique d’Israël.
8. Le 49.3 de Monsieur 5 %
5,63 %, c’est le score effectué par Manuel Valls lors de la primaire socialiste de 2011. Trois ans plus tard, il est promu Premier ministre. Impopulaire et peu soutenu par sa propre majorité, Manuel Valls dégaine six fois le 49.3 qui lui permet à l’époque de passer deux textes au Parlement. Candidat à la primaire socialiste de 2016, Valls explique ensuite que l’utilisation du 49.3 est « dépassée » et « brutale. » Dépassé et brutal, Manuel Valls l’est sans aucun doute, malgré ce retournement de veste très étonnant.
9. Le piège de la mosquée d’Evry
En Juillet 2014, en plein ramadan, alors Premier ministre, Manuel Valls, retourne dans la ville dont il fut le maire. Sa destination : la mosquée d’Evry-Courcouronnes. Officiellement, il veut aller s’adresser « à tous les musulmans de France. » Mais alors qu’il est dans le lieu de culte, les musulmans qui fréquentent la mosquée sont priés de ne pas s’approcher de Manuel Valls. Pire, les CRS les encerclent pour les asperger de gaz lacrymogènes. Le tout dans l’enceinte de la mosquée. Manuel Valls ne réagit pas et ne pipera mot de cet épisode. Aujourd’hui encore, les musulmans d’Evry-Courcouronnes ont en travers de la gorge la visite de l’ex-Premier ministre dans leur mosquée.
10. Sa défense de la déchéance de nationalité
Fin 2015, Manuel Valls, alors Premier ministre, défend becs et ongles la proposition de déchéance de nationalité. Une idée digne de l’extrême droite. « Comment peut-on dire que priver de la nationalité française des terroristes condamnés serait une idée d’extrême-droite ? D’abord, parce que c’est strictement faux : ce principe existe dans de nombreux pays démocratiques proches de la France », s’étonne Manuel Valls. Pourtant, nombreux sont les Français à critiquer cette mesure. « Tout le monde sait que ce n’est pas une mesure de protection », dénonçait alors SOS Racisme. Une mesure qui n’a jamais passé le cap du Parlement et qui est tombée en désuétude. Comme Manuel Valls.