Nouvelles législatives en Espagne. Le Parti populaire du premier ministre Rajoy a déjoué les mauvais sondages.
Pablo Iglesias, catogan et chemise, a admis qu’il s’agissait d’une « déception. » Lui qui se voyait déjà diriger le pays devra se contenter des bancs de l’opposition. Les conservateurs, emmenés par Mariano Rajoy, sont en progrès par rapport au précédent scrutin qui n’avait dégagé aucune majorité. Avec 33 % des voix — cinq points de plus — et 137 députés, le Parti Popular (PP) est en mesure de former un accord de gouvernement avec les centristes libéraux de Ciudadanos, forts de 32 élus, en baisse de 8 %. A eux deux, ils ne disposeront cependant pas de la majorité absolue, 169 sièges là où 176 sont requis.
Abstention record
Lassé de l’incapacité des formations politiques à trouver un accord pour gouverner, fatigué d’années de crises économiques (le chômage dépasse les 21 %), le peuple ibérique a boudé les urnes. Le taux de participation n’est que de 56 %, le plus faible de toute l’histoire démocratique du pays. Les socialistes du PSOE subissent également le pire score de leur histoire : 85 élus. Ils devancent Unidos Podemos de quatorze sièges. Les deux partis ont été incapables de s’entendre pour gouverner au niveau national. Si la droite ne parvient pas à s’accorder avec les centristes, les Espagnols seront convoqués pour un troisième scrutin législatif en décembre. La reprise économique constatée depuis le début de l’année pourrait subir les conséquences d’une incurie politique.