Peut-on être député français et émissaire de Netanyahu ? Telle était la question au moment des législatives lorsque Meyer Habib a décidé de se représenter à sa propre succession au poste de député de la 8e circonscription des Français établis hors de France, qui comprend notamment Israël. On a désormais la réponse. Très proche de Netanyahu, contre la solution à deux Etats et accusé d’avoir fait partie de l’Organisation juive de combat, Meyer Habib avait été réélu de justesse.
Ce mercredi, l’élu, suite au refus d’Israël de laisser entrer sur son territoires sept personnalités politiques de gauche, Meyer Habib a tenu à donner son ressenti sur la situation. Il en a profité pour parler de l’avocat franco-palestinien, actuellement en détention administrative en Israël, et de Marwan Barghouti.
Lors de son intervention, Meyer Habib regrette que le Quai d’Orsay ait « déclaré espérer la libération de Salah Hamouri. » « J’ai eu honte », assure le député, qui se lance alors dans une tirade digne d’un procès stalinien : « Salah Hamouri est un terroriste, pas un prisonnier politique, un dirigeant du FPLP responsable de l’attentat de la rue Copernic, (…) du carnage dans une synagogue à Jérusalem, cinq juifs égorgés en pleine prière comme le fut le père Hamel dans son église. » Un gloubi-boulga indigeste qui a pour objectif de rendre coupable Salah Hamouri de choses qu’il n’a pas commises.
Et le député de continuer en assurant que le prisonnier franco-palestinien est « un terroriste antisémite. » Les Insoumis ont alors quitté les bancs de l’Assemblée et dont la tribune offerte à Meyer Habib ressemble à celle de la Knesset.
En affirmant que Salah Hamouri est un terroriste, Meyer Habib joue à un jeu très dangereux. Le député condamne sans preuve le militant palestinien, il légitime la détention administrative, qui permet d’emprisonner des individus en Israël sans procès. Avec Meyer Habib, on n’est jamais loin de la trahison d’Etat.