Ils voulaient rendre visite à Marouane Barghouti, prisonnier politique en Israël. Des élus communistes, verts et insoumis ont obtenu une fin de non-recevoir après avoir indiqué vouloir se rendre en Israël pour rencontrer le Palestinien. Clémentine Autain, qui faisait partie de la délégation, a indiqué que les autorités israéliennes lui ont annoncé leur refus d’entrée sur leur territoire. La députée estime que c’est « du jamais vu ! »
Autorités israéliennes annoncent qu’elles vont refuser notre entrée sur leur territoire. Comment centaine élus français, avec députés et sénateurs, pourraient être interdits séjour, au motif rencontre avec prisonnier politique palestinien #Barghouthi ? Du jamais vu ! #democratie
— Clémentine Autain (@Clem_Autain) 13 novembre 2017
Israël a refusé l’accès sur son sol à sept responsables politiques français, indique Le Monde, au motif que ceux-ci soutiennent le mouvement BDS. Depuis un an, les interdictions d’entrée en Israël sont en augmentation concernant les partisans du mouvement de boycott. En mars dernier, Israël avait indiqué que les étrangers pro-BDS ne pourraient plus entrer dans le pays.
Pierre Laurent, Clémentine Autain ou encore Patrick Le Hyaric ne pourront donc pas s’entretenir avec Barghouti, comme c’était prévu, le 18 novembre prochain. Ces élus souhaitaient également prendre des nouvelles de l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri, emprisonné dans le cadre d’une détention administrative, une mesure totalement arbitraire. Mais les autorités refusent, même à sa famille, toute visite de Salah Hamouri.
Bientôt une loi pour pénaliser les personnes pro-boycott ?
Concernant les politiques interdits de se rendre en Israël, le ministre de la Sécurité publique s’est justifié en affirmant : « Nous n’autoriserons pas l’accès au territoire à ceux qui appellent activement à s’en prendre à Israël, en particulier quand ils demandent à rencontrer et à conforter un meurtrier patenté comme Barghouti, incitant ainsi à soutenir le terrorisme. » Les autorités locales se sont appuyées, pour prendre leur décision, sur des déclarations publiques hostiles à Israël.
Guilad Erdan, ministre de la Sécurité intérieure, aimerait généraliser les méthodes du pouvoir israélien en proposant une loi qui permettrait de poursuivre tout partisan du mouvement BDS.
En 2002, Israël avait déjà expulsé un groupe d’altermondialistes qui avaient formé une « mission civile de protection du peuple palestinien », parmi lesquels José Bové. De retour de Ramallah après son expulsion, Bové avait dénoncé « une guerre de purification ethnique dans les territoires palestiniens. »