Voilà plusieurs mois que le maire de Nice bataille pour implanter une crèche sur le site de la mosquée En-Nour. Pour ce faire, Christian Estrosi s’appuyait sur une décision, en février 2016, du commissaire-enquêteur qui avait rendu un avis favorable au projet de crèche et déclaré une reconnaissance d’utilité publique. Un collectif de soutien à la mosquée, baptisé « Touche pas à ma mosquée », avait alors vu le jour.
Ce dernier devrait se féliciter de l’avis rendu cette semaine. La justice, devant l’insistance des opposants à Christian Estrosi, avait accepté d’étudier si une crèche de 40 places et une ludothèque avaient davantage leur place qu’une mosquée dans ce bâtiment de l’avenue Pontremoli, à l’ouest de Nice. Alors que le maire de la ville souhaitait faire reconnaître la nécessité d’implanter son centre de multi-accueil, le commissaire-enquêteur dépêché par le tribunal administratif a cette fois rendu un avis défavorable.
Christian Estrosi veut « protéger les Niçois »
Mais la bataille entre le maire de Nice et les partisans de la mosquée En-Nour est loin d’être terminée. Christian Estrosi a en effet demandé à Georges-François Leclerc, préfet des Alpes-Maritimes, suite à l’avis défavorable rendu par le commissaire-enquêteur, de lui accorder une déclaration d’utilité publique. Le maire assure, en agissant ainsi, vouloir « protéger les Niçois » et estime que ce n’est pas de l’acharnement.
Pour tenter de convaincre le préfet, Christian Estrosi assure que 750 000 euros de travaux n’ont pas été facturés par des entreprises qui, « pour certaines d’entre elles, se sont constituées deux jours avant les travaux et ont déposé leur bilan au terme de ces travaux. » Pour le maire de Nice, dans ce dossier, « il y a matière à retenir des infractions avérées. »
Ce que conteste l’avocat de l’Association cultuelle Nice la Plaine En-Nour. Maître Ouassini Mebarek assure que, pour ces travaux, l’association n’a pas eu recours à des financements étrangers, encore moins saoudiens. « L’association gère seule le lieu avec les dons recueillis le vendredi. » Le propriétaire du lieu est bien un prince saoudien, assure l’avocat, mais cet homme « s’est engagé à léguer (le lieu) gratuitement » à l’association.