Alors que Didier Leschi vient de sortir « Misère(s) de l’Islam de France », livre dans lequel le préfet critique l’organisation de ce fameux « Islam de France », la Grande mosquée de Paris semble lui donner raison. En effet, la mosquée parisienne — qui est en fait une fédération de mosquées — vient d’annoncer qu’elle ne participerait pas à la nouvelle organisation chapeautée par Jean-Pierre Chevènement. Après avoir longuement hésité avant de se lancer, la Grande mosquée de Paris avait fait un pas en avant. Elle fait finalement deux pas en arrière, dénonçant « toute forme d’ingérence dans la gestion du culte musulman. » Cette décision compromet d’ores et déjà la légitimité de la Fondation et de son association cultuelle.
Boubakeur tente de rallier les organisations à sa cause
Dans un communiqué, la Fédération nationale de la Grande Mosquée de Paris annonce donc qu’elle a décidé « de ne pas participer aux travaux de mise en place de la Fondation de l’Islam de France et de son conseil d’orientation, ainsi qu’à ceux de la mise en place de l’association cultuelle. » Alors que Dalil Boubakeur, le recteur du lieu de culte parisien, devait prendre la présidence de cette dernière. Selon la Grande mosquée de Paris, « l’élaboration des dites structures n’a jamais fait l’objet d’une large concertation avec les musulmans de France » et appelle même « toutes les fédérations et associations musulmanes gestionnaires de lieux de culte, ainsi que tous les musulmans de France, à rejeter toute tentative de mise sous tutelle de l’exercice de leur culte. »
La Grande mosquée de Paris drague l’UOIF
Un coup de poignard donné au ministère de l’Intérieur dirigé par Bruno Le Roux. Selon Saphirnews, la raison de ce départ précipité de la mosquée de Paris des discussions est dû au règles de nomination au sein du conseil d’orientation, l’association cultuelle créée après la Fondation. Dalil Boubakeur n’aurait pas supporté que son droit de désigner sept personnes au sein de la structure soit abaissé à trois. Officieusement, il se dit également que le recteur a jugé insuffisantes les prérogatives de sa future association, alors qu’il représente aujourd’hui une mosquée sur dix en France, soit 250 mosquées. Boubakeur tente de mettre, de son côté, l’UOIF, qu’il appelle à une concertation sur la « charte de l’imam. » Mais, prévient-on en interne, le fait d’avoir claqué la porte exclut Dalil Boubakeur de toute négociation. Le recteur de la Grande mosquée de Paris est désormais hors-jeu. A moins que cela ne sonne le coup de sifflet finale de l’initiative lancée par Bernard Cazeneuve alors qu’il était encore ministre de l’Intérieur.