Dimanche prochain, le président français effectuera sa première visite au Caire depuis son élection en 2017. Une rencontre avec l’Egypte afin de « discuter des moyens de renforcer la coopération en matière d’investissement entre les deux pays », a annoncé l’agence de presse égyptienne officielle.
Une coopération déjà importante, puisque la France est devenue l’un des plus gros fournisseurs d’armes du pays, depuis l’arrivée au pouvoir du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi en 2014.
Selon un rapport de plusieurs ONG publié en juin sur la question, les ventes d’armes de Paris au Caire seraient passées de 39,6 millions d’euros en 2010 à 1,3 milliard en 2016.
Et les ventes de rafales devraient continuer. Selon les informations du journal la Tribune, la France pourrait concrétiser la vente de 12 avions de chasse Rafale, lors de la visite d’Emmanuel Macron.
Mais des ONG dont Amnesty International et la FIDH ont demandé hier aux autorités françaises de « revoir la manière avec laquelle elles exportent les armes qui sont utilisées aujourd’hui en Egypte pour réprimer », a notamment déclaré Antoine Madelin, responsable du plaidoyer pour la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH).
Celui-ci dénonce « un partenariat schizophrène puisqu’il pousse la France à contredire ses obligations internationales ».
La France s’est en effet engagée au niveau international « à ne pas vendre des armes ou du matériel de surveillance si celui-ci peut-être utilisé pour commettre des violations des droits de l’homme », souligne Antoine Madelin.
« Nous attendons des messages forts et des changements en terme de pratique, tout particulièrement sur la question du transfert des armes françaises vers l’Egypte », a ajouté Yves Prigent, responsable du programme « Responsabilité des Etats et des entreprises » pour Amnesty International.
Sur la question des droits de l’homme en Egypte, le ministère français des Affaires étrangères a assuré avoir « un dialogue franc et régulier » avec le Caire.
En octobre 2017, lors de la visite du maréchal Sissi en France, Emmanuel Macron avait refusé de lui « donner des leçons », relatives aux droits humains.