Ce lundi, l’envoyée spéciale de l’ONU en Birmanie présentera son rapport devant le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU. Et le constat de Yanghee Lee est sans appel : les actes de répression commis à l’encontre des Rohingya sont « des crimes contre l’humanité caractérisés », a-t-elle assuré il y a quelques jours. Ceux-ci, ajoute l’envoyée spéciale, sont « commis par les militaires birmans, les garde-frontières, la police et les forces de sécurité. » Voilà des années que les ONG tentent d’alerter sur la situation des musulmans de Birmanie. Mais selon Yanghee Lee, ce qui se déroule actuellement dans ce pays est « bien pire que ce à quoi on s’attendait. »
Pour l’envoyée spéciale de l’ONU en Birmanie, c’est un véritable « nettoyage ethnique » qui se déroule dans le pays asiatique. Yanghee Lee a bien tenter de demander des comptes à Aung San Suu Kyi, l’ancien prix Nobel de la paix désormais bien silencieuse face à ce massacre. Mais cette dernière n’a pas daigné lui répondre. Pire, l’ex-prix Nobel a envoyé un porte-parole de son parti pour répondre aux critiques de l’envoyée spéciale de l’ONU. Celui-ci estime que les accusations de Yanghee Lee sont « exagérées » et a tenté de se défendre en précisant que « l’ONU a parfois tort. » Pour Win Htein, les exactions de l’armée « ne sont pas là des crimes contre l’humanité. » Et le porte-parole du parti au pouvoir d’ajouter : « Ce sont des affaires internes, et non internationales. »