Henri Curiel aura désormais une plaque en souvenir de son assassinat dans la rue Rollin, à Paris. Henri Curiel a été « victime de son engagement anticolonialiste et de ses idéaux de paix », rappellera cette plaque qui trônera dès ce jeudi au niveau de l’escalier qui, dans cette même rue Rollin, donne accès à la place Benjamin Fondane, et qui sera dévoilée lors d’une cérémonie.
Le militant anticolonialiste avait été assassiné le 4 mai 1978. Un assassinat dont les circonstances restent encore loin d’être claires. En janvier 2018, la justice avait rouvert une enquête après les aveux de René Resciniti de Says, membre de l’Action française, qui s’était confié à un journaliste trois ans avant de mourir. Il affirmait avoir assassiné Henri Curiel sur ordre de Pierre Debizet, patron du SAC, le « service d’action civique » du parti gaulliste.
Depuis Valery Giscard d’Estaing, la France n’a jamais vraiment cherché à élucider cet assassinat. En 2008, un documentaire de Canal+ évoquait la possibilité que cet assassinat ait été décidé directement par les autorités françaises de l’époque, alors que le dossier a plusieurs fois été classé sans suite avant d’être rouvert lors de la découverte de nouveaux éléments.
Fondateur du mouvement communiste en Egypte où il est né en 1914, Henri Curiel s’est installé en France après avoir dû s’exiler en 1950. Dès lors, il se consacra à aider les mouvements de libération du tiers-monde, sur tous les continents, et tenta à plusieurs reprises un travail de médiation dans le conflit israélo-palestinien.
Henri Curiel est le père du journaliste Alain Gresh. Ce dernier, il y a un an, avec l’avocat William Bourdon et l’écrivain Gilles Perrault demandaient la levée du secret-défense dans cette affaire intervenue à la même époque que celle qui concernait la mort mystérieuse de Robert Boulin.