Comme elle l’avait promis lors de sa campagne, Valérie Pécresse a réussi à faire en sorte que le Conseil régional d’Île-de-France suspende le financement d’associations soutenant le mouvement BDS.
« On n’a pas le droit d’appeler à boycotter Israël dans le discours public, c’est une infraction pénale. » Voilà ce que disait, en 2011, Valérie Pécresse. Alors ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, elle avait fait interdire une réunion prévue à l’école Normale Sup lors de laquelle Stéphane Hessel, Elisabeth Guigou et Gisèle Halimi notamment devaient intervenir. Cette réunion, déclarait alors Valérie Pécresse, « avait été organisée par un collectif qui appelle à boycotter Israël. » Or, assuraient les organisateurs, cette conférence n’avait pas forcément pour objectif « de soutenir le boycott mais de débattre de la liberté d’expression, en particulier autour de la question israélo-palestinienne. »
Valérie Pécresse propose une « coopération décentralisée avec des collectivités israéliennes »
Cinq ans plus tard, Valérie Pécresse n’est plus ministre, mais présidente de la région Île-de-France. Alors que plusieurs pays, comme le Portugal, commencent à prendre leurs distances avec Israël, la région francilienne, prend, elle, le contrepied. Selon le CRIF, le Conseil représentatif des institutions juives de France, la majorité de droite du Conseil régional d’Île-de-France a adopté, hier, un « amendement excluant tout financement aux organismes appelant au boycott d’Israël. » Autrement dit, toute association soutenant BDS dans son combat contre la colonisation des territoires palestiniens sera privée de l’argent public. Une décision qui n’est pas étonnante, tant Valérie Pécresse avait prévenu qu’elle prendrait cette mesure.
En décembre dernier, à l’occasion d’Hanoukka, celle qui n’était alors que candidate à la région, avait envoyé une lettre aux représentants juifs de France pour leur montrer son soutien à Israël. « Contrairement à plusieurs élus de gauche en Île-de-France, qui érigent des terroristes responsables de la mort de civils israéliens en citoyens d’honneur de leurs communes ou rebaptisent des places en leur honneur, je considère qu’il n’y a pas de bon et de mauvais terrorisme », écrivait-elle, avant d’assurer qu’elle ne « tolérerait pas, en conformité avec la loi, qu’en Île-de-France on boycotte Israël d’une quelconque manière : ni les produits, ni les artistes, ni les universités. » Pécresse appelait même, à l’époque, au « développement de la coopération décentralisée avec des collectivités israéliennes. »