A Perpignan, depuis plusieurs mois, une femme âgée de 61 ans s’en prendrait à plusieurs femmes musulmanes voilées allant chercher leurs enfants l’école, située dans le quartier Saint-Gaudérique.
Six femmes ont porté plainte entre le 21 et le 24 novembre, pour propos islamophobes et violences physiques à cause de leur appartenance religieuse à l’islam et de leur port du hijab. A plusieurs reprises, une habitante du quartier rapidement identifiée, aurait proféré des injures racistes et effectué des gestes obscènes, en demandant aux mères de famille de « rentrer dans leur pays ». Mais elle aurait aussi tenus des propos étranges faisant allusion à leur religion et la comparant à « du poison. »
Plus grave encore, les victimes racontent que la retraité se rend régulièrement à la sortie de l’école, exhibant un couteau transporté dans son sac à main. Celle-ci aurait même tenté de leur foncer dessus avec son véhicule.
« Je conduisais mes deux enfants à l’école Romain Rolland, quand j’ai été bousculée et frappée par une femme âgée dont je ne connaissais pas l’identité. Elle m’a mis un coup de coude dans le thorax », témoigne une des victimes.
Une autre mère, enceinte et qui porte aussi le voile, raconte que cette femme lui aurait plaqué la main sur le visage pour tenter de la faire basculer en arrière. L’une d’elle alerte également les autorités sur Twitter.
« J’ai peur pour ma soeur, ma mère et toutes les femmes voilées désormais »
Cette dame, qui habite à une centaine de mètre de l’école en question, a été entendue par la police mardi dernier. Celle-ci nie les violences physiques et le port d’un couteau. Elle conteste également avoir foncé avec son véhicule sur ces femmes.
« J’ai peut être bousculé une femme une fois. Mais ce n’est pas un délit. Je passe régulièrement devant cette école quand je vais au centre-ville. Fréquentant ce lieu, je me suis aperçue que toutes les mamans étaient en hijab. Et c’est vrai que j’ai du mal avec les femmes voilées », a t-elle déclaré au MuslimPost, prétextant qu’elle n’apprécie pas « l’ostentation religieuse. »
Concernant les propos incohérents que rapportent les mères de famille, cette dame explique qu’elle leur a simplement dit « Yavhé Akbar » et que « ce n’était pas par provocation. »
« Je n’aime pas l’islam, je l’ai dit à la police et je l’assume. Mais cela ne veut pas dire que je n’aime pas les musulmans. Ces femmes, je ne les ai jamais touchées », assure la retraité.
Une expertise psychiatrique demandée par le parquet
Au regard de ses déclarations, le parquet aurait demandé à ce qu’elle fasse l’objet d’une expertise psychiatrique afin de déterminer la responsabilité de ses actes. Une altération de son discernement au moment des faits a été relevée. Cette expertise déterminera si la mise en cause doit être contrainte ou non à des soins.
À l’issue de sa garde à vue, la retraité a été laissée libre. Elle devrait paraître dans quelques mois devant le Tribunal Correctionnel de Perpignan, pour violences aggravées à raison de l’appartenance à une religion et à proximité d’un établissement scolaire ainsi que pour port d’arme de catégorie D.
La Coordination contre le Racisme et l’Islamophobie de Perpignan qui a soutenu et incité les femmes à porter plainte, va se porter partie civile dans ce procès. « On espère un jugement rapide et sévère face à ces agressions lâches et islamophobes à répétition », a déclaré Abdelaziz Rhighi, son président.