Ce mercredi, les policiers américains ont encore tué. S’ils ont affirmé avoir visé « un homme avec une arme pointée sur les passants », la vérité a rapidement éclaté : l’Américain tenait entre les mains… un tuyau. La mort de cet homme noir a provoqué des heurts dans le quartier majoritairement afro-américain de Crown Heights. Et si les policiers assurent que l’homme avait pris « une posture de tir, les deux mains sur l’objet » pointé vers eux, c’est bien une nouvelle fois de violences et de bavures policières dont il est question.
Car pour maîtriser l’homme au tuyau, les quatre policiers ont tiré par moins de dix balles sur lui. Le trentenaire meurt sous les balles policières en pleine célébration du cinquantenaire de l’assassinat de Martin Luther King. Un triste symbole. Et forcément, la communauté afro-américaine a croisé le fer avec la police qui, selon des images diffusées sur les réseaux sociaux, a usé de violence.
L’année 2018 est d’ores et déjà meurtrière : les policiers avaient déjà tué, le 18 mars dernier, Stephon Clark. Ce jeune Noir californien avait été abattu dans le jardin de sa grand-mère. Les forces de l’ordre avaient assuré que le trentenaire leur faisait face et les menaçait. L’autopsie avait révélé que le Californien avait en réalité reçu huit balles dans le dos et dans une jambe. Les policiers avaient été suspendus.
Ce nouvel assassinat policier pose une nouvelle fois la question du racisme dans la police. En janvier dernier, la Washington Post avait réalisé un décompte des assassinats policiers. Et les statistiques étaient édifiantes : pas moins de 987 personnes avaient été tuées par la police en 2017, dont 68 n’étaient pas armées. Près d’un quart des victimes étaient des hommes noirs.