Le 14 novembre dernier, Emmanuel Macron avait annoncé la création du Conseil présidentiel des villes à Tourcoing, avec pour objectif de « créer et rassembler des personnes issues des quartiers populaires, de tout âge, de tout profil et animées par un engagement et reconnues pour leur expertise. »
« Elles seront chargées de nourrir la réflexion du président de la République sur la politique de la ville », avait-il été précisé.
Mardi aurait eu lieu la première séance de travail, comme l’indique le Bondy Blog, qui révèle également la composition de ce conseil. Parmi les membres figurent Saïd Hammouche, président et fondateur du cabinet de recrutement Mozaïk RH, Mohamed Mechmache, fondateur de la coordination “Pas sans nous”, Laëtitia Nonone, présidente de l’association « Zonzon93 » Anne Charpy, fondatrice des “Voisins Malins“, mais aussi l’humoriste Yassine Belattar.
La présence de ce dernier est déjà très commentée sur les réseaux sociaux et dans les médias. Le vice-président du Front National Steeve Briois a aussitôt réagi hier sur Twitter : « Communautarisme, déni du problème de l’islamisme, insultes contre la police… M. Belattar est normalement disqualifié pour représenter quoi que ce soit, mais cela ne gêne visiblement pas Emmanuel Macron, qui le promeut… ».
Après Rokhaya Diallo, Belattar victime de la pression
L’humoriste est depuis quelques mois la cible d’attaques de la part de ses détracteurs, de l’extrême droite au Printemps républicain. Il y est régulièrement défini comme un « islamiste. »
A l’origine de cette polémique, un article du 15 décembre de l’hebdomadaire Marianne, qui estimait que le trentenaire « entretient le déni de l’islamisme » dans ses sketches et le décrivait comme un communautariste « shooté au néoracisme », lui attribuant une fausse citation.
Yassine Belattar a également fait parler de lui lors de son interpellation aux Mureaux dans les Yvelines le 20 février dernier, où se trouvait le président de la République en déplacement. Mis en garde à vue pendant quelques heures, il est accusé d’avoir insulté un policier, qui n’avait pas reçu de mandat pour l’intégrer au cortège présidentiel.
Pourtant, malgré ces polémiques accompagnées de plusieurs interventions télévisées bien senties, l’humoriste est proche du président Emmanuel Macron, qu’il présente comme « un frère ». Il avait d’ailleurs soutenu le candidat à la présidentielle et se seraient rencontrés plusieurs fois durant cette période.
Le président de la République lui aurait d’ailleurs envoyé un SMS il y a quelques mois pour le soutenir, comme le révélait L’Obs. Dans celui-ci il écrivait : « T’obsède pas. Continue. Les critiques suivent le talent ».
Sa nomination au Conseil présidentiel des villes risque pourtant d’alimenter encore les critiques, tout comme la brève présence de la militante Rokhaya Diallo au sein du Conseil national du numérique, évincée il y a quelques mois, le gouvernement voulant éviter toute vague face à la contestation.