Ils ne seront finalement que six, sur 1636 (!) prétendants – dont 137 femmes – à s’être déclarés pour l’élection présidentielle. En publiant hier sa liste officielle, le Conseil des Gardiens de la Constitution – un collège composé de six religieux et de sept juristes conservateurs – a notamment retenu ceux qui devraient être les deux principaux protagonistes de la joute électorale du 19 mai prochain : le président sortant, Hassan Rohani, et le religieux conservateur, Ebrahim Raïssi. Les seconds rôles seront joués par le maire conservateur de Téhéran, Mohamad Baqer Qalibaf,le premier vice-président de Rohani, Eshaq Yahanguiri, l’ex-ministre de la Culture et chef du parti Coalition islamique, Mostafa Mirsalim et, enfin, l’ancien titulaire du portefeuille de l’industrie et ex-vice-président réformateur, Mostafa Hashemitaba. Exit, en revanche, l’ancien président Mahmoud Ahmadinejad, qui avait déposé sa candidature le même jour que celui qui avait été par deux fois son vice-président , Hamid Baqai – lui aussi écarté de la course à la présidentielle.
Coup d’épée dans l’eau
La candidature d’Ahmadinejad avait pris le monde politique iranien de court, d’autant que le Guide suprême de la Révolution, Ali Khameneï, lui avait formellement déconseillé de participer au scrutin. Son acte de candidature de dernière minute a été par la suite interprété comme une stratégie pour assurer celle de son poulain Baqai. Un échec sur toute la ligne. Pourtant, celui qui a été président durant deux mandats successifs, entre 2005 et 2013, jouit toujours d’une popularité certaine dans les franges les plus modestes de la population iranienne, dont il est issu et se revendique. Sa double présidence avait été marquée par un isolement international accru, une économie à la dérive et des manifestations sociales de grande de ampleur.